La vie est trop courte

(images by faithlove)

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Le temps s’était noirci depuis quelques jours. Cette grisaille avait d’ailleurs cloîtré plus d’un habitant chez lui et les rues étaient presque désertes. Seul le cimetière était animé en cette fin d’après-midi de mars. Le prêtre demandait à Dieu d’accueillir cet homme si bon dans son royaume. Autour du cercueil de chêne marron se tenaient une bonne trentaine de personnes ayant connu le défunt. Au premier rang, une grande femme blonde pleurait, essuyant parfois son visage avec un mouchoir. A sa gauche, une jolie brune, portant des lunettes de soleil tenait la main d’une autre femme. Elle n’avait pas remarqué l’homme blond derrière elle qui lui lançait des regards observateurs. Il était accompagné de sa petite amie qui regardait en silence le cercueil. Quand le prêtre eut fini de parler, des hommes descendirent le cercueil dans le caveau. La grande blonde se leva alors et jeta une rose dedans. La brune en fit autant et c’est à ce moment là, que le jeune homme blond remarqua son ventre arrondi. Les trois femmes du premier rang se placèrent un peu plus loin et attendirent que les personnes viennent leur présenter leurs condoléances. Après quelques salutations, celle qui était enceinte, prétexta être un peu fatiguée et s’éloigna, accompagnée de son amie. Karen vint saluer la blonde qui était restée.

Karen : Je te présente toutes mes condoléances Déborah… je suis là si tu as besoin.

Deb : Je te remercie Karen… Tu va venir au buffet qui est donné ensuite ?

Karen : J’aurais aimé, mais Lily m’attend…

Elle la serra dans ses bras et s’éloigna. L’homme blond s’approcha de cette même femme et lui présenta à son tour ces condoléances. Puis il hésita et décida d’aller à la rencontre de la belle brune et de son amie toute aussi jolie qui revenaient justement en direction de Déborah. Alors qu’elles avançaient, la petite aux cheveux châtains à nuances blondes s’arrêta en voyant les deux personnes s’approcher d’eux et murmura « ce n’est pas vrai ». Ils s’arrêtèrent face à face se scrutant quelques secondes. Puis le jeune homme sourit.

Jeune homme : Haley… il y a si longtemps que je t’avais vu.

Haley, la jeune femme aux cheveux châtains, afficha un sourire glacial.

Haley : Sept ans exactement… mais j’ose espérer qu’il n’est pas nécessaire de te le rappeler.

Il se tut un instant sentant la tension qui régnait.

Le jeune homme : Tu ne me présentes pas ?

Haley : A quoi ça sert ? Tu comptes la lui prendre aussi ?

La petite amie du jeune homme sembla réagir.

La jeune femme : Haley, tu sais bien que Lucas n’était pas le seul coupable…

Haley jeta un regard noir à celle qui avait osé lui répondre.

Haley : C’est exact Peyton et je n’en reviens d’ailleurs toujours pas que vous ayez osé vous pointer le jour de son enterrement après tout ce que vous lui avez fait !

La brune sembla réagir.

La brune : Haley…

Elle se tourna vers elle.

Haley : Excuse-moi Brooke mais c’est au-dessus de mes forces de me retrouver face à ceux qui ont été la cause de tous les malheurs de Nathan.

Elle s’éloigna laissant son amie seule. Brooke se sentit gêné de se retrouver face à ces gens qu’elle ne connaissait pas et que, d’après Haley, elle aurait dû haïr elle aussi d’avoir fait souffrir l’homme qu’elle aimait. Elle trouva la force de tendre la main.

Brooke : Je m’appelle Brooke Davis, j’étais… la fiancée de Nathan.

Le jeune homme serra sa main.

Jeune homme : Je suis Lucas Scott, je ne sais pas s’il t’avait parlé de moi, mais je suis le demi-frère de Nathan. Et voici ma petite amie, Peyton Sawyer.

Brooke serra la main de Peyton à son tour puis se tourna de nouveau vers Lucas.

Brooke : Nathan avait mentionné ton existence. Je suis désolée pour Haley, je ne sais pas ce qu’il lui a prit.

Lucas : Ce n’est pas grave, je comprends…

Il ne put s’empêcher de regarder le ventre de la jeune femme.

Lucas : J’ignorais que mon frère allait être papa…

Elle caressa son ventre.

Brooke : Oui, il aurait dû connaître son enfant d’ici 6 mois.

Une larme coula sur sa joue

Lucas : Je suis sincèrement désolé…

Elle hocha la tête.

Brooke : Merci… je dois y aller.

Il s’écarta et la laissa passer. Peyton regarda son petit ami suivre la belle brune des yeux.

Peyton : Ca va ?

Lucas : Si on met de côté que mon frère vient de mourir, que mon amie d’enfance me hait et que je n’ai jamais éprouvé autant de remords, tout va bien.

Elle lui prit la main.

Peyton : Sa mort n’est pas ta faute… Et tu n’es pas la cause de ses malheurs : Tu as essayé de le retenir.

Il la prit dans ses bras.

Pendant ce temps, Brooke rejoignit la maison des Scott où Déborah avait préparé un buffet pour rassembler les personnes qui aimaient Nathan et pour continuer à se souvenir de lui. Quand elle pénétra dans la maison, elle tenta de repérer des visages familiers, mais elle ne connaissait personne ici. Elle chercha rapidement Haley des yeux en vain. Elle approcha alors du buffet, mais la vue de toute cette viande lui amena un haut de cœur et elle se précipita vers la pièce la plus proche pour vomir, la cuisine. Elle se passa de l’eau sur le visage et sentit les larmes se mêler à l’eau. Elle chercha un torchon des mains et sentit quelqu’un le lui tendre. Elle s’essuya le visage et regarda la personne. C’était un vieil homme avec un peu d’embonpoint et un crâne dégarni dont les quelques cheveux étaient gris.

Brooke : Merci.

L’homme : Tout va bien ?

Elle sourit tristement.

Brooke : Tout le monde ne cesse de me poser cette question, mais, je suis une femme enceinte qui vient d’enterrer le père de son enfant…

L’homme sourit.

L’homme : Oui la réponse va de soit… Je m’appelle Whitey Durham, j’étais l’entraîneur de Nathan.

Brooke sourit en lui serrant la main.

Brooke : Le coach Durham… Nathan m’a tellement parlé de vous. Je m’appelle…

Whitey : Brooke… Nathan m’a parlé de vous aussi.

Elle sembla troublée.

Brooke : J’ignorais qu’il avait toujours des contacts avec vous…

Whitey : On s’écrivait régulièrement. Il me faisait vivre ses matchs et je lui donnais des nouvelles de Tree Hill.

Brooke tira une chaise et s’assit.

Brooke : Pourquoi il ne m’a jamais parlé de ça ? Sa vie ici, je n’en savais que quelques bribes : son coach, son terrain de basket, sa mère…

Whitey : Oh, il ne faut pas lui en vouloir… Il a cherché à fuir Tree Hill… même s’il n’y est jamais vraiment arrivé.

Brooke : Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui l’a fait quitter cette ville ?

Il sourit.

Whitey : Ce n’est pas à un vieillard comme moi, de dire ces choses là. Vous devriez peut-être demander à votre amie Haley…

Elle le regarda.

Brooke : Vous avez raison…

Elle se leva.

Brooke : Il ne me parlait pas beaucoup de ses années de lycée, mais je sais qu’il respectait un seul homme à Tree Hill, c’était vous. Il fallait voir comment il parlait de celui qui avait fait ce qu’il était devenu… Merci pour lui coach…

Une larme coula de nouveau sur le visage de Brooke. Le coach semblait lui aussi très ému. Elle s’en alla et monta les escaliers pour essayer de trouver Haley.

La jeune femme s’était réfugiée en haut, dans la chambre de Nathan. Elle était assise sur le lit. Elle prit une photo posée sur la table de chevet et son esprit se mit à vagabonder.


Nathan : Haley… Haley.

La jeune fille, âgée d’une dizaine d’année, était cachée derrière un arbre et riait doucement.

Nathan : Haley montre toi !

Le petit brun semblait agacé de ne pas la trouver. Quand il entendit une voix s’écrier.

Lucas : Je l’ai !

Nathan courut jusqu’à l’endroit où Haley était cachée. Celle-ci tentait de se dégager de l’étreinte de Lucas.

Haley : Lâche-moi !

Elle réussit à s’extirper.

Haley : Ce n’était pas toi qui devais me trouver Lucas !!

Nathan : Ce n’est rien Haley…

Haley : Si ! Il ne respecte jamais les règles !

Lucas : Oh lala, tu n’es vraiment pas drôle Haley James !

Nathan : Lucas ! Ne dis pas ça.

Haley se tourna et se mit à pleurer. Nathan vint la serrer contre lui.

Nathan : Ne pleure pas…

Il regarda son frère.

Nathan : Excuse-toi Lucas !

Lucas sembla hésiter, mais devant les larmes de son amie, il s’approcha d’elle.

Lucas : Je suis désolé Haley.

Il lui tendit un mouchoir et la jeune fille retrouva le sourire.

Haley : D’accord, je te pardonne…


Une larme coula sur la joue d’Haley. Son meilleur ami, Lucas lui avait tant manqué à une époque et aujourd’hui l’absence de son autre meilleur ami la torturait. Elle entendit quelqu’un entrer. C’était Brooke. Elle vint s’asseoir à côté de celle qui était devenue comme sa sœur depuis le jour où elle avait rencontré Nathan. Elle lui prit la photo des mains et la regarda.

Brooke : Je viens de rencontrer le coach Durham…

Haley sourit en essuyant ses larmes.

Haley : Whitey… Nathan l’adorait… Même si entre eux ça n’a pas toujours été facile…

Brooke la regarda en silence.

Brooke : Pourquoi tu les évites ?

Haley : Qui ?

Brooke : Tout ceux qui ont fait parti de ta vie : Le coach, Lucas, cette jeune fille Peyton…

Haley : Tu ne peux pas comprendre ce qu’il s’est passé…

Brooke : Non, je ne peux pas comprendre parce que Nathan et toi avez tout fait pour me cacher ce qui vous avez fait fuir cette ville… Il est temps que je sache !

Haley hésita.

Haley : Je lui ai demandé maintes fois de te parler de ce qui le rongeait.

Il y eut un silence, puis Brooke, ayant deviné que le problème se situait entre les deux frères reprit la parole.

Brooke : Lucas ?

Haley secoua la tête pour dire oui.

Brooke : Qu’est-ce qu’il s’est passé entre eux ?

Haley regarda son amie.

Haley : Lucas et Nathan étaient très proches. L’absence de leur père les avait unis… Et moi, j’étais la petite touche féminine de leur relation. Enfin, jusqu’à l’arrivée de Peyton…

Brooke : Dans le cœur de Lucas ?

Haley : Non… Dans celui de Nathan… Peyton et lui étaient très amoureux. Du moins, il était très amoureux d’elle. Alors qu’ils sortaient ensemble depuis 6 mois, Lucas s’est éloigné de plus en plus. Nathan a cru qu’il était triste parce qu’il passait plus de temps avec Peyton. En réalité Lucas était jaloux parce que… parce qu’il aimait Peyton. Et le pire c’est qu’elle était aussi amoureuse de lui.

Brooke : Lucas a piqué la petite amie de son frère ?

Haley hocha la tête.

Haley : Nathan était anéanti… C’est pour ça qu’il a saisi l’opportunité d’aller étudier en Californie. Il voulait mettre de la distance entre lui et Tree Hill. Et je sais que malgré la réputation de l’université de Los Angeles et malgré le fait qu’il ait adoré jouer avec les UCLA Bruins, il a toujours regretté d’avoir renoncé à son rêve à cause de la trahison de Lucas.

Brooke : Duke ?

Haley hocha la tête.

Brooke : Pourquoi ? Lucas est allé là-bas ?

Haley : Non, Lucas a dû arrêter de jouer au basket à cause d’un problème de cœur. La raison pour laquelle Nathan a refusé la proposition du coach K c’est parce que Duke était encore trop près de Tree Hill… et que c’était dans le même Etat que l’université de Chapel Hill, là où Lucas est parti étudié…

Brooke : Il le haïssait au point de ne pas pouvoir être dans le même Etat que lui ?

Haley : Je ne suis pas sûre que Nathan ait un jour réussit à haïr son frère… Mais je sais qu’il ne pouvait pas lui pardonner.

Il y eut un silence.

Brooke : Et toi ? Pourquoi tu ne peux pas pardonner à Lucas ?

Haley la regarda un instant.

Haley : Parce qu’en trahissant son frère, il a trahi notre amitié à tous les 3.

Elles restèrent silencieuses pendant de longues minutes.

Brooke : J’aurais vraiment aimé qu’il me parle de tout ça.

Haley : Nathan n’aimait pas parler de son passé… ni même exprimer ses sentiments, mais ça tu le sais mieux que moi.

Brooke hocha la tête puis d’un coup s’effondra en larmes. Haley la regarda.

Brooke : Je ne sais pas comment je vais faire pour vivre sans lui… Comment vais-je pouvoir élever cet enfant sans qu’il soit à mes côtés ?

Haley la prit dans ses bras.

Haley : Je suis là moi, je t’aiderai…

Elle se mit à pleurer aussi, tout en caressant les cheveux de la seule amie qui lui restait. Elles restèrent ainsi pendant une bonne demi-heure avant d’entendre du mouvement en bas.

Quand elles redescendirent, tout le monde était parti. Haley annonça qu’elle avait besoin de prendre une bonne douche. Brooke prit alors un torchon et aida Déborah à faire la vaisselle.

Deb : Non laisse, je ne veux pas que tu te fatigues.

Brooke esquissa un léger sourire.

Brooke : Comme je le répétais sans cesse à Nathan, je ne suis pas en sucre… des tas de femmes enceintes continuent de mener leurs activités. J’ai déjà accepté de laisser la boîte aux commandes d’un ami pour faire plaisir à Nathan.

Deb : Est-ce que tu envisages de reprendre ton activité maintenant qu’il… ?

Brooke : Je ne crois pas que j’en aurais la force… Et puis je lui avais promis.

La mère du jeune défunt regarda sa belle-fille avec compassion.

Deb : Je sais à quel point il doit te manquer. Il me manque à moi aussi… Même si, il n’est jamais revenu me voir depuis 7 ans…

En effet, Nathan n’avait vraiment jamais remis les pieds à Tree Hill ne serait-ce que pour rendre visite à sa mère. En revanche, il l’invitait plusieurs fois par an à venir lui rendre visite, ce qu’elle faisait avec empressement. Une fois la vaisselle terminée, Déborah proposa à Brooke de s’asseoir et lui offrit un rafraîchissement.

Deb : Est-ce que tu avais parlé de la façon dont vous élèveriez le bébé ?

Brooke : Vaguement… Il avait hâte qu’il soit là, et il disait qu’il en ferait un vrai petit californien… ou une petite californienne…

Elle sourit.

Brooke : Nathan était tellement persuadé que se serait un garçon qu’il m’a habitué à dire « il » pour parler du bébé.

Deb sourit à son tour.

Deb : Donc, il n’envisageait pas de revenir vivre ici ?

Brooke : Vous savez mieux que moi pourquoi…

Deb hocha la tête.

Deb : Pour te dire vrai Brooke, je ne me suis jamais sentie aussi seule que depuis que Nathan a quitté la maison pour aller à l’autre bout des Etats-Unis… J’en ai longtemps voulu à Lucas et à la terre entière et puis, j’ai compris que je ne devais pas devenir comme ça… aussi rancunière. J’ai appris à vivre seule, mais avec l’idée que mon fils était heureux quelque part. Aujourd’hui, maintenant qu’il… m’a définitivement quitté, je ne peux plus vivre seule dans cette maison… surtout avec l’idée qu’une partie de lui existe encore dans ce bébé.

Il y eut un silence. Brooke ne voyait pas vraiment où Deborah voulait en venir.

Brooke : Mme Scott, se sera long pour tout le monde, mais, avec le temps, les choses iront de mieux en mieux, en tout cas je l’espère. Je n’arrête pas de me dire que Nathan ne voudrait pas nous voir nous laisser abattre.

Deb : Je sais… mais je crois aussi que Nathan aurait aimé voir sa famille réunie un jour. Brooke, je sais que je n’ai pas le droit de te demander ça, mais j’ai besoin de ce bébé à mes côtés… j’ai besoin de me sentir encore impliquer dans la vie de mon fils.

Brooke : Qu’est-ce que vous voulez me demander ?

Brooke s’était mise sur la défensive.

Deb : Je voudrais te demander de rester ici…

Brooke analysa un moment le sens de ces mots.

Brooke : Vous voulez dire… Vivre ici ?

Deb : Peut-être, si tu t’y sens bien…

Brooke : J’ai une vie en Californie… j’ai ma société et la maison que j’ai achetée avec Nathan. Je ne peux pas prendre la décision de tout quitter pour venir dans une ville que je ne connais pas… et que Nathan avait finit par haïr…

Deb : Nathan a vécu des moments formidables dans cette ville. Ce que je veux te faire comprendre Brooke c’est que tu peux découvrir des tas de choses sur sa vie ici. Car je sais qu’il ne t’en a presque pas parlé, et je suis persuadée que tu as envie d’en savoir plus.

Brooke sembla hésiter. C’est vrai qu’elle avait envie de savoir ce qu’avait vécu Nathan ici. Mais elle avait sa société de mode à Los Angeles.

Deb : Voilà, ce que je te propose, tu restes jusqu’à la naissance du bébé. Comme ça, tu ne seras pas seule pour affronter ça, et je pourrais avoir une place dans sa vie et dans la tienne.

Six mois, ça faisait six, peut-être sept, mois à rester ici. Et ça permettrait à Deborah de connaître son petit fils. Après tout ce qu’elle avait fait pour Brooke depuis la mort de Nathan, elle lui devait bien ça.

Brooke : J’accepte…

Le visage de Déborah sembla s’illuminer, ce que Brooke n’avait pas vu depuis les quelques jours dramatiques qui venaient de passer. Elle avait les larmes aux yeux. Elle se leva et la prit dans ses bras.

Deb : Merci Brooke… Tu ne peux pas savoir tout ce que ça représente pour moi.

Brooke se força à sourire, et Deb lui promit de l’emmener à Los Angeles pour aller chercher quelques affaires. Brooke annonça ensuite qu’elle était un peu fatiguée et monta dans la chambre d’adolescents de son compagnon. Elle regarda par la fenêtre et se mit à penser.

Un inconnu bouscula Brooke.

Nathan : Oh, excusez-moi…

Brooke se retourna.

Brooke : Il faut regarder devant vous.

Nathan regarda la jeune fille avec un regard ébahi. Visiblement il la trouvait très à son goût.

Nathan : Je n’en ai pas fait exprès, mais je ne regrette vraiment pas ma maladresse…

Elle lui lança un regard interrogatif.

Nathan : Sans ça, je serais passé à côté de la plus belle fille de la Californie… que dis-je, des Etats-Unis…

Elle croisa les bras.

Brooke : Parce que vous croyez connaître toutes les filles de ce pays ?

Nathan : Non, mais après vous avoir rencontré, je peux vous assurez que je n’ai plus envie d’en connaître une seule.

Brooke : Et bien, j’en suis navrée pour vous…

Nathan : Pourquoi ?

Brooke : Un beau parleur comme vous ne devrait pas mettre fin à sa carrière… Bon j’ai à faire !

Elle commença à s’en aller, mais après un temps d’hésitation, il courut après elle, puis se plaça devant. Elle s’arrêta visiblement agacée.

Brooke : Poussez-vous de mon chemin…

Nathan : Ecoutez, je crois qu’on est parti du mauvais pied… je ne suis pas ce que vous pensez. Je suis maladroit avec les filles et j’essaie de cacher ça par une méthode de drague très moyenne.

Elle eut un léger sourire.

Brooke : Archi nulle serait plus approprié.

Il sourit.

Nathan : Ouais, ok, archi nulle… mais je vous assure que je suis un garçon plein de surprises, et, je l’espère, loin d’être archi nul. Laissez-moi vous offrir un café.

Brooke : Pourquoi j’accepterais ?

Nathan : Il faut toujours tenter sa chance… personne n’a envie de passer à côté de son âme sœur.

Elle réfléchit un instant.

Brooke : Ok, pourquoi pas ?

Une larme roula sur la joue de Brooke. Il paraissait si loin le temps où Nathan l’avait abordée et où ils avaient bu un café ensemble pour la première fois. A ce moment là, elle était loin d’imaginer qu’il pouvait avoir raison : ils étaient bien des âmes sœurs. Elle s’assit sur son lit. Elle avait l’impression qu’elle ne pourrait plus jamais être la fille désinvolte et insouciante qu’il avait connu à cette époque là. Parce que depuis ce café qu’il lui avait offert, elle avait chaque jour mis un peu plus sa vie, son cœur et son âme entre les mains de ce beau brun. Aujourd’hui elle se sentait vide, bien qu’un un être grandissait en elle.

Haley arriva derrière, en se séchant les cheveux avec une serviette.

Haley : Vraiment j’ai hâte de retrouver la Californie…

Brooke tourna vers elle son visage et Haley remarqua que sa joue avait gardé la trace d’une larme. Elle vint s’asseoir à côté d’elle et lui prit la main sans ajouter un mot. Haley était certainement la mieux placée pour comprendre ce que ressentait Brooke. Elle passait tellement de temps avec son meilleur ami elle aussi. Au bout d’un moment, Brooke prit la parole.

Brooke : Je vais rester ici Haley…

Haley la regarda intriguée.

Haley : Tu ne repars pas demain avec moi ?

Brooke secoua la tête en signe de négation.

Haley : Ok, alors je viendrai te chercher à la gare de Los Angeles d’ici quelques jours si tu veux.

Brooke se tourna vers elle.

Brooke : Tu ne comprends pas, je vais rester un peu plus que quelques jours.

Haley : C’est-à-dire ?

Brooke : Jusqu’à la naissance du bébé, et même certainement, quelques semaines après.

Haley en resta interdite.

Haley : Pourquoi ? Tree Hill c’est…

Brooke : La ville où Nathan a passé son enfance et où vit sa famille.

Haley : Il n’avait plus que sa mère ici, et c’était toi sa famille…

Brooke : Sa mère me l’a demandé, et je crois que je lui dois bien ça… ou plutôt que Nathan lui devait bien ça.

Haley : Mais Brooke, tu as une vie à Los Angeles, et puis tu as ta maison, et une chambre de bébé qui t’attend.

Brooke : Je n’aurai pas la force de vivre seule dans cette maison qu’on a aménagé tous les deux Haley… Du moins pas pour l’instant.

Elle la regarda navrée.

Haley : Tu peux venir vivre avec moi en attendant.

Brooke : Non, ta maison, et la mienne et aussi Los Angeles tout entier sont imprégnés de son souvenir.

Haley : Et c’est dans la maison de son enfance que tu veux oublier ?

Brooke : Ce n’est pas de l’oublier, c’est d’avoir moins mal en pensant à lui. Cette maison est peut-être imprégnée de son souvenir, mais moi je n’en ai pas l’image tu comprends. Seulement, je crois que ça peut être une bonne chose pour moi, de prendre d’autres souvenirs de lui. Ou plutôt de me les imaginer. Et je voudrais que tu m’aides.

Haley la regarda devinant quelle aide elle réclamait. Elle se leva.

Haley : Non. Tu sais quel effort surhumain ça a dû être pour moi de revenir ici ne serait-ce que pour l’enterrement ! Tu ne peux pas me demander de rester dans un endroit que j’ai tellement voulu fuir !

Brooke se leva à son tour.

Brooke : Justement, il est peut-être temps que tu arrêtes de fuir Tree Hill. Tu dois retrouver la paix et pardonner…

Haley : A Lucas ? Ca jamais tu m’entends !

Brooke lui prit les mains.

Brooke : C’est ici que repose le corps de Nathan. Si tu ne le fais pas pour toi, fait-le pour lui, et pour moi… et pour ton ou ta filleul. J’ai besoin de toi Haley… reste avec moi s’il te plait.

Haley : Et ma carrière ?

Brooke hocha la tête et s’éloigna.

Brooke : Tu as raison, je ne peux pas te demander de tout laisser pour moi. Je suis désolée de t’avoir demander ça.

Haley se sentit alors soudain coupable de réagir ainsi. Seulement Brooke ne comprenait pas tout ce que Tree Hill avait laissé comme blessure en elle. Elle resta silencieuse un instant puis murmura.

Haley : Je suis désolée…

Elle se réfugia alors dans la chambre d’amis que Déborah lui avait gentiment offerte. Elle regarda par la fenêtre et de violentes images s’imposèrent à elle. Elle sentit une larme couler le long de sa joue et s’effondra sur le lit où elle finit par s’endormir. Pendant ce temps, Brooke, fatiguée, s’était elle aussi couchée. Mais la douleur qu’elle ressentait et les larmes qu’elle ne put retenir retardèrent de beaucoup l’arrivée du sommeil. Quand finalement, elle l’eut trouvé, le soleil se levait. Elle n’entendit pas Haley frapper à la porte. N’ayant pas de réponses, la jeune fille entrouvrit la porte et vit son amie encore endormie. Elle se dit qu’il valait mieux éviter de la réveiller, car elle-même savait que le sommeil avait le don d’effacer toute réalité. Et en ce moment, la réalité était trop pénible pour vouloir l’affronter lorsque c’était évitable. Haley descendit donc à la cuisine où Déborah cuisinait. Elle l’accueillit avec un faible sourire.

Deb : J’ai fait des crêpes tu en veux ?

Haley s’assit à table.

Haley : Non merci Déborah.

Deb : C’était le petit déjeuner préféré de Nathan.

Haley la regarda avec pitié. La pauvre femme ne cessait de parler de son fils depuis qu’il était mort. Haley se demanda s’il était vraiment bon pour Brooke de se plonger dans cette sinistre ambiance. Après une heure passée auprès de Deb, Haley trouva une bonne excuse pour s’éclipser. Elle alla donc passer quelques coups de téléphone.

Pendant ce temps, Brooke s’était extirpée avec beaucoup de mal d’un rêve merveilleux où Nathan était toujours à ses côtés. Elle resta un long moment, allongée, se demandant si elle allait pouvoir se lever. Elle entendit soudain la voix d’Haley visiblement un peu en colère. Elle se leva donc et se dirigea vers la chambre. Elle poussa la porte légèrement entrouverte et vit Haley au téléphone regardant pas la fenêtre. Elle essayait de chuchoter mais en vain.

Haley : Ecoute mon meilleur ami vient de mourir, peut-être que pour une fois tu pourrais penser à autre chose qu’à l’argent que je te rapporte !

Il y eut un silence.

Haley : Oh je t’en prie Tony, le moment est mal choisi pour ce genre de discussion. Une date ce n’est quand même pas trop demander !

Un nouveau silence.

Haley : Tu sais quoi, je me fiche de ton avis ! C’est ma tournée, ce sont mes fans et je sais qu’ils comprendront. Je serai à New York vendredi, mais tu annules Santa Fé…

Haley écoutait son interlocuteur avec un certain agacement.

Haley : Tu n’as pas ton mot à dire ! Je reste avec ma meilleure amie et c’est tout !

Elle raccrocha et se retourna, visiblement surprise de voir Brooke.

Haley : Je t’ai réveillée ?

Brooke : Non.

Haley remarqua les traces que les larmes avaient laissées sur le visage de Brooke.

Brooke : C’était ton manager ?

Haley : Oui… Il est super question business, mais pour tout ce qui est tact, il n’y connaît rien. Néanmoins je ne lui ai pas laissé le choix, j’ai annulé le concert de Santa Fé pour rester ici avec toi.

Brooke sourit légèrement.

Brooke : Merci.

Haley : Tu es comme ma sœur non ?

Elle vint la serrer dans ses bras.

Haley : Et puis j’ai constaté que Deb n’avait pas toute sa tête en ce moment, je ne voudrais pas qu’elle reporte son chagrin sur toi.

Brooke se recula et alla s’asseoir sur le lit d’Haley.

Brooke : J’ai rêvé de Nathan cette nuit…

Haley vint s’asseoir à côté d’elle.

Haley : Fallait s’en douter.

Brooke : J’ai l’impression que plus le temps passe et plus la douleur s’accentue. Est-ce que ça ne devrait pas être le contraire ?

Elle pleurait. Haley lui prit la main.

Haley : Je crois que tu réalises un peu plus ce que sa mort signifie… Il y a tout un tas de choses auxquelles tu vas devoir te réhabituer et ça ne sera pas facile.

Brooke tenta d’empêcher ses larmes de couler.

Brooke : Je ne veux pas m’habituer à une vie sans lui. Je ne le peux pas… je l’aime trop.

Haley : Mais tu dois le faire pour votre enfant. Tu sais que c’est ce que Nathan aurait voulu.

Elle lui caressa la joue.

Haley : Il me manque à moi aussi tu sais. Il était comme mon frère.

Brooke : Je sais…

Elles restèrent un moment ainsi à essayer de se consoler. Brooke demanda à Haley de lui faire découvrir la ville l’après-midi même. Très réticente, elle accepta tout de même de le faire, mais ne put s’empêcher d’être angoissée à l’idée de faire des rencontres qu’elle ne désirait pas. Elles mangèrent avec Déborah puis au moment de débarrasser la table, le téléphone sonna. En entendant cette sonnerie, le souvenir d’un coup de téléphone reçu une semaine plus tôt envahit Brooke.


Brooke se dirigea vers le téléphone tout en parlant à Haley.

Brooke : Je crois que tu devrais vraiment faire simple pour tes concerts…

Haley approuva d’un hochement de tête pendant que Brooke décrochait le téléphone.

Brooke : Brooke Davis.

La voix à l’autre bout du téléphone semblait grave.

La voix : Ici l’hôpital central de Los Angeles, je vous appelle au sujet de Nathan Scott. Vous êtes bien sa fiancée ?

Brooke blêmit.

Brooke : Oui.

La voix : M. Scott a été admit en urgence dans notre établissement, suite à un accident de moto intervenu dans la soirée.

Brooke : Comment va-t-il ?

La voix : Son état est critique. Je pense que vous devriez venir rapidement.

Brooke : J’arrive.

Elle raccrocha et resta quelques instants sans bouger. Haley remarqua alors que quelque chose n’allait pas. Elle s’approcha d’elle et l’appela.

Haley : Brooke ?


Haley : Brooke ?

La jolie brune sembla revenir à la réalité.

Brooke : Oui ?

Haley : On y va ?

Brooke : J’arrive.

Elle attrapa un gilet et rejoignit Haley dans l’entrée où elles attendirent que Déborah ait raccroché pour lui annoncer qu’elles allaient faire un tour.

Haley remonta la fermeture de son gilet jusqu’en haut en regardant Brooke.

Haley : Où veux-tu aller ?

Brooke : Je ne sais pas. Pourquoi pas à votre ancien lycée ?

Haley hésita puis se dit qu’elle ne pouvait pas refuser de lui montrer cet endroit sans susciter de questions.

Haley : OK.

Elles marchèrent silencieusement jusqu’au grand bâtiment gris où Haley avait passé toute sa scolarité. Elle regarda la cour de l’école et sentit une vive émotion en elle. Elle avait passé tant de temps dans cet endroit à discuter et rire avec Lucas et Nathan. Brooke remarqua que les yeux de son amie brillaient.

Brooke : Parle-moi… Raconte-moi des anecdotes, des souvenirs.

Haley regarda son amie puis tourna de nouveau son regard vers la cour.

Haley : J’étais en train de penser à tous ces moments qu’on a passé ici avec Lucas et Nath’. Ils me taquinaient sans cesse. Mais ils disaient toujours qu’ils étaient les seuls à avoir le droit de le faire. Ils me protégeaient tout le temps ce qui étaient devenus un peu gênant en grandissant parce qu’ils se donnaient le droit de donner leur avis sur les garçons que je fréquentais et ils s’amusaient même à leur faire peur parfois.

Brooke sourit.

Haley : Ils étaient très réputés au lycée. C’était bien vu d’être dans l’équipe des Ravens.

Brooke : Et toi tu les encourageais ?

Haley : Ah non, ça c’était réservé aux pom-pom-girls. La coutume voulait que les basketteurs traînent avec les pom-pom-girls. Mais Lucas et Nathan n’arrêtaient pas de dire qu’elles étaient nulles.

Il y eut un silence.

Haley : Enfin jusqu’au jour où Peyton a emménagé ici et est rentrée dans l’équipe des pom-pom-girls…

Brooke : Est-ce que la raison pour laquelle tu en veux à Lucas ce n’est pas parce qu’il a du faire une place dans son cœur à Peyton et que tu as eu l’impression que c’était à tes dépens ?

Haley la regarda, une lueur de tristesse dans le regard.

Haley : Non, quand elle est sortie avec Nath, tout se passait très bien, je m’entendais même plutôt bien avec elle. Seulement ils ont trahi Nathan et c’est ça que je ne leur pardonne pas !

Brooke : Mais ce n’est pas toi que Lucas a trahi.

Haley : Tu ne peux pas comprendre !

Brooke : Explique-moi alors.

Haley : Non !

Brooke sembla surprise d’entendre Haley refuser de lui parler avec tant de détermination et de colère. Elle dut s’en rendre compte car elle se radoucit.

Haley : Excuse-moi, je n’ai pas envie d’en parler c’est tout. Ca été très dur pour moi tout ça et j’avoue qu’aujourd’hui cette ville et tout ce qu’elle représente continuent de me faire du mal. On continue ?

Brooke hocha la tête et suivit Haley. Elles passèrent devant le gymnase Whitey Durham. Brooke, qui avait tellement entendu parler des matchs des Ravens supplia Haley de rentrer avec elle. La jeune fille dut lutter pour y aller, mais si tôt à l’intérieur, des souvenirs envahirent sa tête. Elle se vit pleurant, adossée contre les casiers dans les vestiaires de ce même gymnase. Elle se mit à paniquer, ce que Brooke remarqua immédiatement.

Brooke : Haley ça va ?

La jeune fille sembla soudain si perdue. Elle recula en fixant la porte du vestiaire.

Brooke : Haley ?

Elle lui jeta un regard qui exprimait tant de douleur avant de s’enfuir. Au passage elle bouscula Whitey qui rentrait.

Whitey : Doucement.

Brooke se dirigea à son tour vers la porte mais ne put que constater que Haley était déjà hors de sa vue.

Whitey : Je ne pensais pas qu’elle m’en voulait à moi aussi.

Brooke se tourna vers lui.

Brooke : Oh je ne pense pas que ça ait à voir avec vous. Elle regardait la porte du vestiaire et elle s’est mise à paniquer. Est-ce que vous savez s’il s’est passé quelque chose là-dedans ?

Whitey : Dans les vestiaires des hommes ? J’espère bien que non… même si à l’époque je soupçonnais mes basketteurs d’y attirer les pom-pom-girls.

Elle esquissa un sourire avant de se tourner de nouveau vers la porte, visiblement inquiète. Whitey s’en rendit compte.

Whitey : Haley James n’a jamais été ce genre de fille. Elle était solitaire et j’ai bien l’impression qu’elle l’est restée.

Brooke : Oui, et elle est mystérieuse… surtout en ce qui concerne son passé à Tree Hill.

Voyant qu’elle semblait toujours inquiète, Whitey essaya de rassurer Brooke.

Whitey : Je crois qu’elle a besoin de calme, de temps pour se retrouver. Vous voulez que je vous fasse visiter cet endroit magique ?

Elle hésita.

Brooke : D’accord.

Il l’entraîna vers les vestiaires, puis vers le bureau.

Brooke : Vous êtes toujours coach ?

Whitey : Non, j’ai pris ma retraite il y a sept ans maintenant.

Brooke le regarda étonnée qu’il ait pris sa retraite après le départ de Nathan de Tree Hill. Il s’en rendit compte et esquissa un sourire tout en faisant le tour du bureau.

Whitey : Après Lucas et Nathan les choses n’ont plus eu le même sens. Quand on a connu deux aussi bons joueurs avec une telle alchimie sur le terrain, on sait que la prochaine équipe n’atteindra pas leur niveau. J’avais atteint le sommet avec eux.

Il lui montra une photo accrochée au mur. Elle s’en approcha et vit une équipe de basket dessus. Elle reconnut Nathan et son frère juste à côté.

Whitey : C’était le dernier match. Celui où on a gagné le championnat d’Etat… Deux jours plus tard, Lucas a révélé son secret à Nathan et celui-ci est parti quelques jours après. Je suppose qu’Haley vous a raconté ?

Brooke : Oui…

Elle caressa la photo de la main.

Brooke : Nathan adorait le basket. Il me disait sans cesse que celui qui lui avait donné le goût de ce sport ce n’était pas son père, mais vous.

Whitey : Quel flatteur… En réalité, c’est son frère qui lui a donné le goût du basket… je ne parle pas du basket comme sport, mais du basket comme jeu.

Ils sortirent et allèrent s’asseoir dans les gradins.

Brooke : Comment ça ?

Whitey : Le père de Nathan et Lucas n’a élevé que Nathan, du moins, il l’a fait jusqu’à ses 8 ans. Il était un grand joueur à une époque, mais il n’était pas un bon équipier. Il a appris le basket à son fils tel que lui le pratiquait : en solo. Lucas, lui avait appris le jeu en équipe grâce à leur oncle Keith. Il l’a enseigné à son tour à son frère. En faite ils se sont construits mutuellement. Lucas aurait eu certainement une carrière aussi brillante que Nathan sans…

Brooke : Son problème de cœur ? Haley l’a évoqué.

Un silence s’installa entre eux. Puis le coach sourit.

Whitey : Ils m’en ont fait baver ces deux là. Ils faisaient les pires bêtises possibles et ont mis leur poing dans la figure de pas mal de joueurs d’équipes adverses.

Brooke : Je ne m’étais pas imaginé Nathan bagarreur. En tout cas il n’a jamais montré une once de violence envers qui que ce soit devant moi.

Whitey : Oh, il n’était pas vraiment violent… du moins pas si on ne lui cherchait pas des noises, à lui ou à Lucas. Et c’était pire quand quelqu’un s’en prenait à Haley. Les deux frères se déchaînaient. Ils ne se bagarraient pas toujours, mais ils se vengeaient de la façon qu’ils estimaient la plus pénible pour l’autre.

Brooke : Je n’ai vraiment pas l’impression de reconnaître Nathan dans cette description.

Whitey : N’allez pas croire qu’il était méchant ou dur. Il protégeait ceux qu’il aimait c’est tout. Nathan avait un cœur énorme.

Brooke sentit les larmes monter aux yeux. Whitey le vit et lui prit la main.

Whitey : Nathan aurait été un époux merveilleux et un père extra. Je suis vraiment navré que vous n’ayez pas pu vivre ce bonheur ensemble.

Elle hocha la tête.

Brooke : Merci.

Elle se leva.

Brooke : Je vais aller voir si Haley va mieux.

Whitey : D’accord… j’espère vous revoir Brooke.

Brooke : Ce sera certainement le cas, je vais rester ici jusqu’à la naissance du bébé.

Il lui sourit et elle sortit. Elle chercha Haley des yeux, se demandant où elle pouvait s’être réfugiée.

La jeune fille avait marché instinctivement jusqu’au cimetière. Elle s’était assise face à la tombe de Nathan et avait pleuré un long moment. Brooke la rejoignit, devinant vers qui elle avait pu se tourner dans un moment aussi pénible. Haley entendit des pas et sut que s’était Brooke. Elle essuya ses yeux et attendit qu’elle soit à côté d’elle. Elle avait cueilli des fleurs au passage et les posa sur la tombe de l’homme qu’elle aimait.

Brooke : Je me doutais que tu serais ici…

Haley : Pourquoi ?

Brooke : Il n’y avait qu’à Nathan que tu acceptais de confier tes craintes et tes soucis.

Haley : C’est vrai ? bien qu’à une époque il y avait aussi à Lucas que je confiais tout ça… enfin presque tout. C’est vrai que Nathan était mon principal confident.

Brooke : Tu sais, maintenant qu’il est parti, tu peux peut-être essayer de te confier à moi. Tu ne pourras pas tout garder pour toi.

Haley : Je vais bien Brooke ;

Brooke : Je n’ai pas eu cette impression tout à l’heure. Il s’est passé quelque chose dans ce gymnase ?

Haley tenta de sourire.

Haley : Des tas de matchs, de franches rigolades, des souvenirs d’une époque merveilleuse quoi…

Brooke : Ce n’était pas de l’émotion qui brillait dans tes yeux. Tu avais peur…

Haley se sentit gênée.

Brooke : Parle-moi des vraies raisons qui t’ont fait quitté Tree Hill…

Elle hésita.

Haley : Je ne peux pas.

Brooke : Fais-moi confiance s’il te plait…

Haley : Ce n’est pas par manque de confiance que je ne peux pas te le dire. C’est quelque chose que je n’ai jamais dit à personne, pas même à Nathan.

Brooke : Et pourtant on dirait bien que ça te ronge.

Haley : Non, en tout cas, tout allait bien jusqu’à ce que je revienne ici. Je préfère oublier, respecte-le s’il te plait.

Brooke : D’accord, mais réponds juste à cette question : Est-ce que ce secret a quelque chose à voir avec le fait que tu en veuilles à ce point à Lucas ?

Elle réfléchit un instant.

Haley : Oui. S’il te plait, je n’ai plus envie d’en parler. Tu veux bien qu’on rentre ? Revoir tous ces lieux me fait du mal.

Brooke : D’accord…

Haley se leva tandis que Brooke, en revanche, s’accroupit devant la tombe. Elle embrassa ses doigts et les plaça contre la photo de Nathan.

Brooke : Tu me manques Nath’.

Haley la regarda faire puis elles partirent. Une fois sorties du cimetière elles se dirigèrent vers la maison de Deborah. Elles passèrent devant le Karen’s café. Brooke s’arrêta pour le regarder.

Brooke : Ca ne te dirait pas qu’on s’arrête boire un café ?

Haley : Non, je préfèrerai en prendre un chez Deb.

Brooke : Cet endroit à l’air pourtant très chaleureux.

Haley : Il l’est. La propriétaire des lieux s’appelle Karen, c’est la mère de Lucas.

Brooke : Oh…

Elles allèrent pour se mettre de nouveau en route quand la porte du café s’ouvrit et qu’une grande femme brune s’avança vers eux d’un pas rapide. Une fois auprès de Haley, elle la serra dans ses bras.

Karen : Haley… je suis tellement contente de te revoir.

Elle s’écarta pour regarder la jeune fille.

Karen : Tu es encore plus jolie qu’avant. Je suis désolée de ne pas être venue te saluer à l’enterrement, quand je t’ai cherchée au cimetière tu n’y étais plus et il fallait que je retourne au café.

Haley tenta de sourire mais elle réussit tout juste à bouger les lèvres.

Haley : Ce n’est rien… Karen laisse-moi te présenter Brooke Davis. Elle était…

Karen : La fiancée de Nathan… Lucas m’en a parlé.

Elle se tourna vers Brooke et lui prit les mains.

Karen : Mes sincères condoléances Brooke. J’aurais vraiment souhaité te connaître dans d’autres circonstances.

Brooke : Moi aussi.

Karen : Je peux vous offrir un café ?

Brooke regarda Haley. Celle-ci se sentit mal à l’aise.

Haley : Je suis désolée Karen, mais Déborah doit nous attendre…

Karen : Il n’est pas là Haley.

Elle la regarda avec interrogation.

Karen : Lucas… Il est parti à New York pour deux jours, il avait rendez-vous avec son éditeur.

Haley et Brooke se consultèrent du regard et tombèrent toutes les deux d’accord.

Haley : On te suit.

Haley pénétra la dernière dans l’établissement et s’arrêta pour scruter le lieu. Elle se souvint soudain d’un moment passé ici.

Haley était derrière le comptoir en train de nettoyer la machine à café. Lucas rentra, la mine visiblement triste, et vint s’asseoir au comptoir. La jeune fille se tourna vers lui.

Haley : Je te sers quelque chose beau blond ?

Lucas regarda un instant les gâteaux autour avec hésitation.

Lucas : Non merci…

Elle sortit un morceau de gâteau au chocolat de sous le comptoir.

Haley : Tu ne veux même pas de ce succulent gâteau que j’ai gardé exprès pour toi ?

Il eut un faible sourire.

Lucas : Seulement si tu le partages avec moi.

Elle sourit et attrapa deux cuillères qu’elle tendit à Lucas. Il en prit une et ils commencèrent tous les deux à s’attaquer à la part de gâteau.

Haley : Nath n’est pas avec toi ?

Il la regarda avant de baisser de nouveau les yeux vers l’assiette.

Lucas : Il est avec Peyton.

Haley sourit. Depuis quelques temps Lucas semblait déçu de voir Nathan et Peyton passer autant de temps ensemble.

Haley : Je me trompe ou tu sembles jaloux de les voir tous les deux ?

Il la regarda.

Lucas : Non c’est bien ça… Tu te trompes…

Haley : Lucas Scott je te connais par cœur, on est amis depuis qu’on a quoi ? 8 ans ? Ca se voit que tu n’es pas heureux de les voir ensemble.

Il se tut, et Haley l’observa avant de piocher de nouveau dans le gâteau.

Haley : Tu sais, à moi aussi ça me manque parfois de ne plus passer autant de temps avec vous deux. Mais on grandit... Il devait bien arrivé le jour où une personne viendrait prendre le cœur de l’un de nous trois.

Il sembla gêné.

Lucas : Je sais.

Brooke se tourna vers Haley.

Brooke : Haley ?

La jeune fille réagit et alla rejoindre Brooke au comptoir, pendant que Karen, qui était passée derrière, leur servait un café.

Karen : J’ai suivi ta carrière Haley, et je dois bien avouer que je ne rate pas un seul de tes passages télé.

Haley : C’est gentil.

Il y eut un silence.

Karen : C’est terrible ce qui est arrivé à Nathan.

Elle regarda le ventre de Brooke.

Karen : Et je suis triste que ce bébé ne puisse connaître son père.
Les larmes de Brooke pointèrent au bord de ses yeux. Haley s’en rendit compte et lui prit la main.

Haley : Mais il aura une maman formidable qui lui parlera sans cesse de lui.

Il y eut un silence.

Haley : Comment va Lily ?

Karen : Bien, elle a insisté pour partir avec Lucas à New York.

Haley hocha la tête.

Haley : Elle a dû beaucoup grandir ?

Karen : Et oui, elle a 8 ans.

Brooke : Nathan avait une demi-sœur ?

Karen baissa les yeux avant de les relever.

Karen : Heu… comment dire, Lily, n’a pas le même père que Nathan et Lucas. Mais elle a bien un lien de parenté avec Nathan. C’est… sa cousine… oui c’est cela.

Brooke ne comprenait pas tout, mais n’osa pas poser de questions. Néanmoins, Karen dut sentir que ce n’était pas clair car elle donna une explication.

Karen : Lucas et Nathan avaient un oncle, le frère de leur père. Il s’appelait Keith. Keith et moi étions sur le point de nous marier quand on a conçu Lily.

Brooke : D’accord je comprends mieux. Et où est-il ?

Haley et Karen semblèrent gênés.

Karen : Il est mort.

Brooke : Je suis désolée.

Karen : Il n’y pas de mal Brooke. C’était il y a si longtemps. Mais c’est certainement pour ça que je dois être une des rares personnes de ton entourage à pouvoir dire que je comprends la situation dans laquelle tu es. Je me suis retrouvée à devoir mener ma grossesse seule moi aussi, et ce n’était pas tous les jours facile. Heureusement que Lucas était là.

Haley tourna le regard.

Karen : En tout cas, si tu as besoin de conseils ou d’aide, n’hésite pas à venir me voir ou à m’appeler.

Brooke : Je vous remercie Karen.

Karen : Tu sais, j’ai beau haïr le père de Nathan et Lucas, je l’ai toujours remercier de m’avoir donner un fils comme Lucas et de lui avoir donné un demi-frère aussi touchant que Nathan. Je ne sais pas comment ces deux là on réussi à être des garçons aussi droits alors que leur père était un pourri.

Haley se racla la gorge.

Haley : Excuse-moi de te dire ça Karen, mais Lucas était loin d’être droit le jour où il a piqué la copine de son frère.

Karen la regarda avec une sorte de sévérité mélangée à de la compréhension.

Karen : Tu sais Haley ça fait quand même sept ans que Lucas et Peyton sont ensembles. Ils sont vraiment très amoureux l’un de l’autre. Ce qu’il a fait à Nathan, je le reconnais ça n’était pas bien, mais mon fils n’aurait jamais fait ça s’il n’avait pas aimé à ce point Peyton.

Haley : Et son frère il ne l’aimait pas assez pour venir lui parler de tout ça, plutôt que Nathan doive lui arracher la vérité de la bouche ? Nathan me disait toujours qu’il savait qu’on ne pouvait pas contrôler ses sentiments, mais qu’on pouvait toujours être honnête tout de même.

Karen : Lucas en a parlé à Nathan… peut-être qu’effectivement il ne s’y est pas bien pris, mais elle n’a pas trompé l’un avec l’autre.

Haley : C’est là que tu te trompes Karen, on dirait que ton fils ne t’a pas tout dit.

Elle se leva du tabouret.

Karen : Haley… Ne pars pas. Tu sais que je n’ai rien à voir dans tout ça.

Haley se tourna vers elle.

Haley : Je sais que Lucas est ton fils, mais crois-moi rien ne justifie ce qu’il a fait.

Elle sortit, et Brooke se leva à son tour.

Brooke : Je suis désolée. Merci pour le café et pour votre accueil.

Karen : Ce n’est rien, tu es la bienvenue dés que tu en as envie.

Elle sourit et se retourna. Avant qu’elle n’ait passé la porte, Karen reprit la parole.

Karen : Tu sais, j’ai toujours considéré Haley et Nathan comme mes propres enfants. J’ai vraiment été triste quand ils ont quitté Tree Hill, mais Lucas est mon fils et je le connais, il ne voulait faire du mal à personne. Il a souffert lui aussi, c’est ce que Haley ne sait pas.

Brooke : Je comprends, mais Haley semble avoir plus souffert qu’elle ne le laisse paraître.

Elle sortit et rejoignit Haley dehors avec une mine légèrement accusatrice.

Brooke : Dis-moi tu comptes mordre tout le monde dans cette ville ou je peux espérer rencontrer ceux qui ont connu Nathan sans avoir à m’excuser pour ton départ précipité à chaque fois ?

Haley : Ne t’inquiète pas, de toute façon je repars demain.

Elle commença à s’en aller.

Brooke : Haley… tu n’étais pas aussi agressive avant.

Haley se tourna vers son amie avec colère.

Haley : Mon meilleur ami vient de mourir !! Forcément ça rend malheureux.

Elle avait dit cette dernière phrase avec des larmes dans la voix. Brooke la regarda avec peine.

Brooke : Je suis malheureuse moi aussi. Mais Nathan n’aurait pas aimé te voir rejeter tous ceux que vous aimiez autrefois.

Une larme coula sur la joue d’Haley.

Haley : Etre ici sans lui c’est trop dur et revoir tout ce monde… je n’étais pas prête à ça. Nathan disait qu’un jour on retournerait à Tree Hill, ensemble. Et cette promesse il ne l’a pas tenu… à la place il m’a juste laissé le ramener dans une boîte et affronter le passé, seule.

Brooke : Il ne faut pas lui en vouloir. Cet accident il ne pouvait pas le prévoir.

Brooke la prit dans ses bras.

Brooke : Et puis, je suis là moi.

Haley la serra à son tour.

Haley : Nathan aussi disait ça.

Elles restèrent enlacées pendant de longues minutes, au milieu du trottoir. Puis elles rentrèrent, rejoindre une Déborah en pleurs. Son fils lui manquait tant à elle aussi.

Quand la nuit arriva, tout le monde fut pressé de rejoindre son lit, seul le sommeil apaisant le chagrin de chacune. Brooke pourtant eu beaucoup de mal à s’endormir. Elle se tourna sur le côté et se souvint de sa première nuit avec Nathan.

Brooke et Nathan étaient face à face. Elle ferma les yeux.

Brooke : Je suis vraiment stupide…

Il la regarda.

Nathan : Pourquoi ?

Brooke : Parce que tu as eu ce que tu voulais dés le premier soir et que maintenant je suis sûre que tu auras déguerpi demain matin à mon réveil sans laisser de numéro.

Il sourit et lui caressa le visage.

Nathan : Eh, d’abord ce n’est pas la première fois qu’on sort…

Brooke : Ouais, j’oubliais, il y a eu le café l’autre jour.

Nathan : Ca compte, en tout cas pour moi c’était important. Je ne suis pas le genre de mec à me barrer comme ça après une nuit aussi formidable.

Brooke : Je disais bien que je n’étais pas le genre de fille à coucher aussi vite.
Nathan : Arrêtes…

Elle le regarda.

Brooke : Tout ça, ça ne me ressemble pas : prendre un café avec un inconnu, faire l’amour avec un homme que je connais à peine, et adorer ça en plus.

Il sourit.

Nathan : Ca fait du bien parfois de faire des choses qui ne nous ressemblent pas. Et si c’était ça la recette du bonheur ? Ne pas se poser de questions.

Elle le regarda dans les yeux.

Brooke : Tu es vraiment quelqu’un à part.

Nathan : Tu crois ? Peut-être que je suis comme ça parce que moi-même je fais des choses qui ne me ressemblent pas. Ou parce que toi et moi on était fait pour se rencontrer.

Il lui prit la main.

Nathan : En cet instant, je me sens bien, et il y avait longtemps que ça ne m’était pas arrivé… alors si on profitait de cet instant sans analyser les choses ?

Elle hocha la tête et se blottit contre lui avant de s’endormir comme un bébé

Une larme glissa le long de la joue de Brooke. Ce soir là il n’avait pas menti : au petit matin, quand elle s’était réveillée, il était là. Et ce fut ainsi presque tous les jours jusqu’à ce qu’ils emménagent ensemble un an plus tard et qu’ils passent dés lors deux merveilleuses années à vivre ensemble dans leur petit nid douillet.

Quand elle se réveilla le lendemain matin, Brooke se sentit triste, encore une fois elle avait rêvé de Nathan et elle était si heureuse dans son rêve, qu’elle aurait préféré ne jamais se réveiller. Elle se leva en traînant des pieds et alla dans la chambre où Haley dormait. Elle la trouva allongée dans son lit, les yeux grands ouverts. Il devait être 7h30 du matin. Haley sourit à Brooke.

Haley : Toi non plus tu n’arrives plus à dormir ?

Brooke hocha la tête pour dire que non et s’approcha du lit. Haley lui fit une place et Brooke se glissa sous les couvertures. Il y eut un silence.

Brooke : C’est aujourd’hui que tu repars ?

Haley : Oui.

Brooke : Tu es vraiment obligée ?

Haley : Tony va faire une crise si je ne suis pas à New York demain soir. ils m’attendent demain matin là-bas pour les répètes.

Il y eut de nouveau un silence.

Haley : Tu penses que c’est trop tôt ?

Brooke la regarda.

Brooke : Quoi ?

Haley : De reprendre mes concerts si peu de temps après la mort de Nathan.

Haley regarda Brooke les larmes aux yeux. Brooke lui fit un léger sourire.

Brooke : Nathan adorait te voir chanter. Je crois qu’il n’aimerait pas que tu t’éloignes de ton rêve pour lui.

Haley : Mais je souffre encore tellement. J’ai peur de ne pas arriver à chanter, parce que j’ai cette boule de chagrin dans ma gorge.

Brooke : Ecoute, tu as toujours eu cette faculté à tout oublier quand tu es sur scène. Pense à tes fans, et prends le souvenir de Nathan comme une force, pas comme une faiblesse. Si tu dois pleurer en chantant une chanson qui te fait penser à lui, alors fais-le, ça ne rendra tes paroles que plus vraies.

Elle lui prit la main.

Brooke : Il ne t’en voudrait pas de reprendre la musique maintenant. Je sais qu’il voudrait qu’on reprenne tous, notre vie normalement.

Haley : Alors pourquoi tu ne rentres pas avec moi ?

Brooke : Parce que j’ai l’impression qu’il est tant que les choses s’arrangent entre Nathan, son frère et toi.

Haley : Brooke…

Brooke : Je suis sure que Nathan adorait son frère. Et je suis sûre qu’au fond de lui il ne rêvait que d’une chose : le retrouver.

Haley alla pour dire quelque chose mais Brooke la coupa.

Brooke : Je sais que tu penses qu’il n’y a rien qui s’arrangera maintenant qu’il est mort, mais une voix en moi me dit qu’il y a toujours quelque chose à faire.

Haley regarda Brooke avec compréhension.

Haley : Peut-être… mais peut-être que si Nathan ne l’a pas fait plus tôt c’est qu’il n’en avait pas envie.

Brooke : On ne peut pas vivre pour toujours sans les gens qu’on aime.

Haley se leva.

Haley : Tu ne te dis pas que Nathan a pu cesser d’aimer son frère ?

Brooke : Non, Nathan avait un cœur trop pur pour cesser d’aimer quelqu’un avec qui il a grandi. Et je sais que toi aussi Haley.

Haley : Brooke s’il te plait… je ne veux pas parler de Lucas.

Brooke : Mais…

Haley : Ecoute Brooke, j’ai pris la décision d’essayer de venir très régulièrement te voir ici malgré le fait que je ne me sente pas très bien dans cette ville. Mais si tu continues à me parler de Lucas, je ne viendrais pas… Ok ?

Brooke sourit.

Brooke : Ok.

Elle se leva et vint prendre Haley dans ses bras.

Brooke : Merci de faire ça pour moi… et pour le bébé.

Brooke caressa son ventre. Haley posa sa main également dessus.

Haley : Il ne se manifeste toujours pas hein ?

Brooke sourit.

Brooke : Le docteur a dit que ce n’était qu’au quatrième mois qu’on le sentait bouger.

Haley : Oui ben tu en es à trois mois et trois semaines, il pourrait être un peu plus pressé pour sa tata.

Brooke : Il me donnera des coups de pieds bien assez tôt !

Haley : Tu vas faire comment pour le suivi de ta grossesse ?

Brooke : Je vais faire transférer mon dossier à un gynécologue par ici.

Haley approuva et toutes les deux descendirent déjeuner.

Elles passèrent l’après-midi à se promener sur la plage en discutant de choses et d’autres. Puis elles rentrèrent pour préparer les valises d’Haley. Son avion pour New York décollait le soir à 21 heures. Brooke était assise sur le lit.

Brooke : Tu reviens quand alors ?

Haley : Et bien, j’enchaîne New York et Boston en 2 jours puis je redescends à Baltimore pour le concert de Lundi. Après ça je fais l’aller retour à Los Angeles pour récupérer nos affaires et je te les ramène, disons mercredi prochain. Ca fait six jours, tu vas avoir assez de vêtements jusque là ?

Brooke : De toute façon, je ne coule déjà plus dans les vêtements que j’ai donc je vais devoir aller en racheter.

Haley : Tu veux que je te ramène quoi de chez toi ?

Brooke : Les quelques affaires du bébé, le courrier et quelques albums photos, des livres, mes Cd et mes produits de beauté. Tu pourras aussi me ramener mon agenda et le dossier du bébé qu’on avait commencé à constituer Nath’ et moi ?

Haley : Ok, tu sais quoi ? Je t’appellerai de là-bas.

Brooke sourit.

Brooke : Merci. Je vais appeler David pour lui dire que je reste ici. Je te préviendrais s’il y a quelque chose à ramener de la boîte.

Haley : Ok.

Haley ferma sa valise. Il était 18h30.

Haley : Bon, je ne vais pas tarder, l’aéroport est à une demi-heure d’ici.

Brooke : Tu es sûre que tu ne veux pas qu’on t’accompagne ?

Haley : Ca va aller merci.

Brooke se leva et l’accompagna jusqu’en bas de l’escalier.

Brooke : Est-ce que tu pourrais aussi me ramener le pull que Nathan adorait ?

Haley hocha la tête. Elles se regardèrent un instant les yeux humides.

Haley : Ca va aller ?

Brooke : Tu vas me manquer.

Haley la prit dans ses bras.

Haley : Toi aussi ma puce. Tu m’appelles hein ? Tous les jours.

Brooke : Oui.

Elles se séparèrent.

Brooke : Tu ne penses qu’à toi sur scène ok ?

Haley hocha la tête puis prit sa valise et sortit après un dernier regard pour Brooke. Celle-ci s’assit sur les marches et se mit à penser à sa première rencontre avec Haley.

Brooke pénétra dans l’appartement de Nathan à la suite de ce dernier. Elle regarda le salon visiblement surprise de voir le canapé inondé de vêtements.

Nathan : Voilà mon appart…

Brooke s’approcha du canapé et prit un soutien gorge entre ses mains avant d’entendre une porte s’ouvrir. Elle se retourna et eut la surprise de voir une jeune femme aux cheveux châtains sortir en serviette de bain. Cette dernière s’arrêta immédiatement en voyant Brooke face à elle. Celle-ci fit d’ailleurs une grimace qui montrait que la colère commençait à monter.

Brooke : Je peux savoir qui c’est ?

Nathan sourit.

Nathan : Alors je sais déjà ce que tu penses, mais je vais t’expliquer.

Brooke : Ah oui, c’est marrant on m’a déjà fait ce genre de plan.

Elle commença à s’en aller quand Haley se plaça face à elle.

Haley : Attends, je vais t’expliquer à la place de cet idiot qui visiblement n’a pas daigné te parler de moi. Je suis Haley… sa meilleure amie.

Elle regarda Nathan.

Haley : Enfin c’est ce que je pensais.

Nathan sourit. Brooke les regarda tous les deux.

Brooke : Attends. Tu ne m’avais pas dit que tu vivais avec ta meilleure amie.

Haley : Oui, il a tendance à beaucoup m’oublier quand il est face à une jolie fille.

Brooke ne semblait toujours pas convaincue, ce que Nathan remarqua immédiatement.

Nathan : Ok, alors je t’explique, Haley et moi on se connaît depuis qu’on a 8 ans et on a débarqué tous les deux ici d’une petite ville de Caroline il y a 3 ans et demi. Je sais que la situation ne paraît pas ce qu’elle est parce que,…

Il regarda Haley.

Nathan : Ma meilleure amie à la fâcheuse tendance à se balader en petite tenue.

Il se tourna de nouveau vers Brooke.

Nathan : Mais je t’assure qu’elle et moi on est comme frère et sœur.

Haley : Il a raison sur tout, sauf sur le fait que je me balade toujours en petite tenue.

Brooke hésita puis sembla se détendre. Nathan en profita pour s’approcher d’elle.

Nathan : Alors reprenons à zéro. Brooke voici Haley James, ma meilleure amie. Haley, je te présente Brooke Davis, la fille avec qui je passe toutes mes soirées depuis une semaine.

Haley sourit gênée.

Haley : Je te serre la main dés que je peux libérer la mienne.

En effet, Haley tenait toujours sa serviette.

Haley : Je vais m’habiller, je reviens.

Elle pénétra de nouveau dans la salle de bain pendant que Nathan invitait Brooke à boire un verre.

Brooke sourit. Oui la rencontre entre Haley et elle aurait pu annoncer de très mauvaises relations. A la place de ça, les deux filles étaient devenues comme sœurs elles aussi. Il faut dire que Haley était vraiment quelqu’un d’attachant. Brooke resta un long moment assise dans l’escalier. Elle se sentait seule déjà depuis la mort de Nathan, mais maintenant qu’Haley était partie, c’était pire. A un moment, Deborah passa devant l’escalier et vit Brooke assise, le visage triste. Elle s’assit à ses côtés, alla pour parler, et se rendit compte qu’il n’y avait aucun mot qui pouvait apaiser le chagrin de sa belle-fille. Elle lui prit alors simplement la main. Et Brooke la remercia du regard.

La vie de Brooke à Tree Hill commença alors. Le premier jour, elle resta allongée une bonne partie de l’après-midi avant de se rendre au cimetière et de pleurer sur la tombe de Nathan pendant une bonne heure. Ce fut son rituel pendant les jours suivants. Le troisième jour, elle fit un crochet par le café de Karen avant de se rendre au cimetière. Quand la patronne du café la vit, elle sourit.

Karen : Bonjour Brooke.

Brooke s’assit face à Karen.

Karen : Comment te sens-tu ?

Brooke : Pas très bien en faite.

Karen la regarda avec compréhension pour l’inciter à parler.

Brooke : Depuis la mort de Nathan, je me sens très seule, mais je n’avais pas réalisé que se serait pire quand Haley serait repartie en tournée et que je me retrouverais dans une ville que je ne connais absolument pas.

Karen : Je comprends, j’ai eu moi-même beaucoup de mal quand Keith est mort. Mais c’est vrai que j’avais Lucas. En tout cas, j’ai vu Deb et elle m’a dit que ta présence lui faisait beaucoup de bien. C’est très généreux de ta part d’être resté.

Brooke hocha la tête.

Karen : Je t’offre un café ?

Brooke : Volontiers.

Karen s’exécuta puis, constatant qu’il n’y avait pas grand monde dans le café, elle vint s’asseoir à côté de la jeune fille.

Karen : Si tu me parlais un peu de toi, de ce que tu fais dans la vie.

Brooke : Je suis styliste. Depuis un an et demi, j’ai ouvert ma propre entreprise.

Karen : C’est super, et ça marche bien ?

Brooke : Oui plutôt. La Californie est très demandeuse en matière de nouvelle mode.

Karen : J’aimerais beaucoup voir ce que tu fais.

Brooke : Je demanderai à Haley de me ramener mon book comme ça je vous le montrerai.

Karen : Oh je t’en prie Brooke, tutoie-moi.

Brooke sourit.

Brooke : Je vais essayer.

Karen : Comment as-tu rencontré Nathan ?

Brooke : Par hasard, dans la rue. Il m’a bousculé et m’a fait un très mauvais numéro de drague avant de se montrer honnête. J’ai alors accepté d’aller boire un café avec lui et je suis tombée sous son charme.

Karen sourit.

Karen : Nathan était très charmeur quand il était adolescent. Il a très vite pensé aux filles. Plus vite que Lucas en tout cas. Nathan était quelqu’un qui s’attachait très vite à ses petites amies.

Brooke : Vous… heu tu sembles bien le connaître.

Karen : Tu sais, Lucas et Nathan ont passé beaucoup de temps ensemble. Forcément, Deb et moi on les avait à tour de rôle chez nous. Au fil du temps, ils sont devenus nos enfants à toutes les deux. Même si je sais que mon chagrin face à la mort de Nathan n’a rien à voir avec celui de Deb. On a beau considéré quelqu’un comme son fils, il y a toujours cette différence entre le lien maternel et le lien affectif.

Brooke : Parle-moi du père de Lucas et Nathan. Enfin si tu veux bien ?

Karen sourit.

Karen : Dan était… la pire ordure qui soit. Et pourtant on est deux à être tombées amoureuses de lui. Il nous a abandonné Lucas et moi avant même la naissance de notre fils. Il a rencontré Déborah et ils ont conçus ensemble Nathan. Je ne sais comment Deb a réussit à le supporter aussi longtemps, mais Dan est resté avec elle huit ans avant de s’en aller avec une autre femme. Il a cessé de donner des nouvelles à tout le monde et aux dernières nouvelles il habiterait dans le Vermont.

Brooke : Et… il n’a pas été mis au courant de la mort de son fils ?

Karen : Je ne sais pas… mais en faite, ça va sûrement te sembler horrible, mais je crois que Dan s’en fiche. Il n’a de considération pour personne à part lui-même.

Brooke : Tu as raison Karen, c’est horrible. Je comprends maintenant pourquoi Nathan disait toujours qu’il n’avait pas de père ou en tout cas qu’il aurait préféré ne pas en avoir.

Elles discutèrent encore tout l’après-midi avant que Brooke n’aille faire sa petite visite quotidienne au cimetière. Le lendemain après-midi, Brooke accompagna Deb faire quelques courses. Au retour du centre commercial, elles rangèrent ensemble la nourriture. Quand elles eurent finis, elles s’assirent et discutèrent. Au fil de la conversation, qui tournait autour de Nathan, Déborah décida de montrer quelques photos à sa belle-fille. Elles s’installèrent donc sur le canapé et regardèrent les clichés de Nathan à différents ages.

Brooke : C’est le père de Nathan ?

Deb regarda.

Deb : Oui… C’est la dernière photo d’eux ensemble, après ça Dan est parti.

Brooke : Karen m’a parlé de ce qui s’est passé. Ca a dut être très dur pour Nathan et vous ?

Deb : Un peu c’est vrai. Mais Nathan a été fort pour nous deux. Pendant les semaines qui ont suivi le départ de Dan, il a été aux petits soins pour moi.

Brooke : Nathan vous aimait énormément.

Deb la regarda les larmes aux yeux.

Deb : C’est ce qu’il t’a dit ?

Brooke : Ca se sentait.

Deb : J’ai toujours cru que son départ de Tree Hill avait été en partie ma faute, qu’il avait dû trop souvent me soutenir. J’étais alcoolique à une époque. Alors que Nathan n’avait que 10 ans, il devait presque tout faire dans cette maison. Heureusement pour nous, Dan a oublié une grosse somme d’argent. Mais je sais que l’argent ne pouvait remplacer la présence d’une mère saine d’esprit.

Brooke : Vous avez tord, Nathan vous aimait certainement encore plus à cause de ce que vous avez vécu.

Deb sourit entre ses larmes.

Deb : Merci de me dire ça. Nathan ne m’a jamais dit ce genre de choses.

Brooke : Nathan avait du mal à dire « je t’aime ».

Deb : Oui, un défaut qu’il a hérité de son père.

Elles continuèrent à regarder les photos. Brooke se mit à rire.

Brooke : C’est Haley, Nathan et Lucas ?

Deb sourit en voyant la photo des trois amis déguisés.

Deb : Oui, c’est lors de la fête d’Halloween qui a précédé leur entrée au lycée. C’est la dernière fois qu’ils l’ont fêté ils étaient trop grands pour ça ensuite.

Brooke regarda une autre photo.

Brooke : Est-ce le terrain sur lequel Nathan s’entraînait sans cesse ?

Deb : Oui. Lucas, Haley et lui passaient leurs soirées là-bas. Nathan et Lucas perfectionnaient leur jeu pendant qu’Haley étudiait. Elle était très sérieuse.

Brooke sourit.

Brooke : C’est marrant, moi je la vois plus comme une petite comique.

Deb : C’était le cas, mais seulement avec ceux qu’elle connaissait. Elle a toujours été très timide avec les autres. Qui aurait cru que Haley James deviendrait une star ?

Brooke : Oui, c’est ce que Nathan disait toujours. J’aimerais beaucoup aller sur ce terrain. Où est-il ?

Déborah lui explique le chemin à prendre. Brooke s’y rendit après le dîner.

Elle trouva un ballon dans l’herbe et le tourna entre ses mains avant de regarder le panier et de se mettre à penser.

Nathan était face à Brooke sur un terrain de basket.

Nathan : Maintenant, tu vas essayer de marquer et moi je vais t’en empêcher.

Brooke : Pourquoi ?

Il la regarda avec surprise.

Nathan : quoi ?

Brooke : Pourquoi tu m’empêcherais de marquer ? Ce n’est pas marrant.

Il sourit.

Nathan : Oui mais c’est comme ça… le basket c’est un jeu où deux équipes s’opposent. On essaie de marquer, et les autres nous en empêchent. Voilà…

Elle sourit.

Brooke : Forcément tu vas réussir à m’en empêcher. Tu es un joueur professionnel toi.

Nathan : Et bien qui sait un jour tu feras peut-être partie des Sparks.

Brooke : Les Sparks ?

Nathan rit.

Nathan : L’équipe féminine de Los Angeles. Enfin Brooke tu es Californienne ou pas ?

Elle lui tira la langue.

Brooke : Vois-tu mon cher Nathan, les équipes de Basket m’intéresseront le jour où elles viendront taper à la porte de ma future société pour me demander de créer de nouveaux modèles pour remplacer leurs horribles maillots !

Il rit de nouveau.

Nathan : Ok… mais en attendant joue !

Elle le regarda en haussant les sourcils d’un air coquin. Elle dribbla maladroitement avant de sauter et de tirer vers le panier. Malheureusement, Nathan intercepta le ballon.

Brooke : Hey !

Il sourit.

Nathan : C’est le jeu. Maintenant à toi de m’empêcher de marquer.

Il lui dit cela en même temps qu’il marchait vers sa position. Comme il était retourné, elle en profita pour lui sauter sur le dos et essayer de lui prendre le ballon. Nathan tenta de déloger sa petite amie de sur son dos et ils tombèrent alors tous les deux à terre dans un énorme fou rire. Brooke se retrouva à califourchon sur Nathan et lui prit le ballon.

Brooke : J’ai gagné.

Il rit et l’attira à lui pour l’embrasser…

Nathan : Tu es la plus forte Brooke Davis.

Brooke ne put s’empêcher d’avoir un sourire en repensant à ce moment merveilleux. Elle regarda le ballon puis le panier et tenta de marquer. Bien sûre le ballon rebondit sur le panier sans rentrer dedans et alla rouler sur le terrain pour atterrir au pied de Lucas.

Lucas : Je ne savais pas que tu faisais du basket ?

Brooke se retourna surprise.

Brooke : Je n’en fais pas. J’ai toujours été très nulle à ce sport. Pourtant Nathan a essayé de m’apprendre.

Il sourit.

Lucas : On dirait qu’il était meilleur joueur qu’entraîneur.

Il tira et le ballon entra dans le panier. Brooke fut épatée.

Brooke : Et toi que tu es aussi fort que ton frère.

Il la regarda sans sourire.

Lucas : Oui, mais c’est moi qui ai hérité de la myocardie de notre père.

Brooke le regarda un peu gênée. Il se dirigea vers la table qui était non loin pour s’asseoir.

Lucas : Ce n’est peut-être pas plus mal, les Lakers n’auraient certainement pas gagné au change avec moi.

Elle s’approcha.

Brooke : Pourquoi ?

Lucas : Nathan a toujours été meilleur que moi.

Brooke : Je sens de l’amertume dans le ton de ta voix.

Lucas : J’adorais le basket… mais je n’en veux pas a Nathan de ne pas avoir eu cette maladie a ma place si c’est ce que tu veux dire.

Elle se sentit un peu bête.

Brooke : Non, ce n’est pas ce que…

Il sourit.

Lucas : Je me doute.

Elle s’assit aux côtés du jeune homme sentant le malaise s’en aller.

Brooke : Comment tu sais qu’il faisait parti des Lakers ?

Lucas : C’est une équipe connue.

Elle le regarda sentant qu’il ne disait pas toute la vérité. Il dut le sentir car il reprit la parole.

Lucas : C’était mon frère… ce n’est pas parce qu’on se parlait plus que sa vie ne m’intéressait plus. Même si je sais que de son côté il s’en fichait de ce que je pouvais bien faire.

Brooke : Tu ne peux pas le lui reprocher… enfin d’après ce que dit Haley.

Il sourit.

Lucas : Haley n’a pas été très objective dans tout ça. Enfin, avec le temps je me dis que je ne peux pas vraiment lui en vouloir non plus.

Brooke hocha la tête.

Brooke : Elle et Nath’ étaient très proches.

Il sourit avec amusement et amertume.

Lucas : Elle et moi aussi on l’était à une époque très lointaine.

Brooke ne répondit pas. Visiblement Lucas était assez malheureux sans en rajouter.

Lucas : Je n’avais jamais entendu quelqu’un appeler Nathan, Nath’, à part Haley et moi.

Elle le regarda sans comprendre.

Lucas : A une époque il refusait que quiconque à part Haley et moi l’appelions ainsi. On s’était tous les trois donnés des diminutifs : Moi c’était Luc, Haley c’était Hales, et Nathan, Nath’. On s’était promis d’être les seuls à utiliser ses surnoms. Visiblement tu étais rentrée dans le cercle et moi j’en ai été éjecté.

Elle le regarda quelque peu agacée qu’il se pose en victime.

Brooke : Tu aurais peut-être pû changer ça.

Lucas : J’ai essayé de le retenir, je me suis excusé.

Brooke : Et qu’as-tu fait pendant sept ans ?

Il la regarda puis baissa les yeux.

Lucas : J’ai été malheureux…

Elle se leva.

Brooke : Alors pourquoi tu n’as pas essayé de le contacter ? Je suis sûre qu’il n’attendait que ça.

Il la regarda.

Lucas : Il y a des choses qu’on n’a pas le courage de faire. Mais je le regrette crois-moi.

Elle avait les larmes aux yeux.

Brooke : C’est trop tard… Il est mort maintenant.

Elle s’en alla le laissant là. Le long du chemin, elle s’en voulut d’avoir été si dure avec lui. N’avait-il pas dit qu’il regrettait tout ça ? Et elle qui voulait arranger les choses, elle se dit que ce n’était pas comme ça qu’elle y arriverait. Les propos d’Haley sur Lucas avaient sûrement influencé Brooke plus qu’elle ne l’aurait voulu.

Lucas de son côté se sentit encore plus mal qu’auparavant. Il regarda le panier et un souvenir l’envahit.

Nathan était sur le terrain, il avait 8 ans et il pleurait. Lucas s’approcha de lui. Les deux garçons ne se connaissaient alors que de vue, même s’ils savaient tout de même qu’ils avaient le même père.

Lucas : Salut.

Nathan essuya ses larmes.

Nathan : Qu’est-ce que tu veux ?

Il s’approcha de lui.

Lucas : Ben je venais juste jouer quand je t’ai vu. Pourquoi tu pleures ?

Nathan : Je ne pleure pas !

Lucas : Ouais bien sûre…

Nathan hésita.

Nathan : Mon père est parti et ma mère ne va pas bien.

Lucas ne dit rien.

Nathan : Tu dois être content ! Moi aussi il m’a abandonné maintenant.

Lucas : Je ne dirais pas que je suis content, mais ça prouve qu’il est encore plus nul qu’il y paraissait non ? Abandonner ses deux fils c’est trop nul.

Nathan le regarda.

Nathan : C’était quand même mon père.

Lucas : Ouais, ben c’était le mien aussi, mais, franchement, c’est mieux de ne pas avoir de père. Tu te fais engueuler que par ta mère quand tu as des mauvaises notes et puis personne ne te force à faire des entraînements de basket tous les jours pour être le meilleur.

Nathan le regarda.

Lucas : Je grandis sans père et je ne suis pas moins heureux, surtout que d’après ma mère, il vaut mieux que je ne connaisse pas mon père.

Il regarda Nathan.

Lucas : On fait une partie ?

Nathan regarda son frère avec surprise.

Nathan : Ok.

Une larme coula sur la joue de Lucas. Il entendit quelqu’un arriver et essuya ses yeux. Sa petite amie s’approcha de lui.

Peyton : Je savais que je te trouverais là.

Elle prit les mains du jeune homme.

Peyton : Ca va ?

Lucas : Ouais.

Elle glissa une main sous le menton de son petit ami pour l’obliger à la regarder. Elle remarqua immédiatement ses yeux brillants.

Peyton : Ne me mens pas, je vois bien que tu ne vas pas bien depuis quelques jours.

Lucas ferma les yeux puis les rouvrit.

Lucas : Je viens de voir la fiancée de Nathan.

Peyton le regarda sans rien dire.

Lucas : Elle m’a dit que j’aurais du faire quelque chose pour tout arranger avec Nathan.

Peyton : Qu’est-ce qu’elle sait de ta vie et de ce que tu as fait ou pas depuis sept ans ? Elle ne te connaît pas !

Il se leva.

Lucas : Mais elle a raison. Qu’est-ce que j’ai fait pour reprendre contact avec mon frère et ma meilleure amie hein ?

Peyton : Et eux qu’est-ce qu’ils ont fait ?!?

Lucas : C’est moi qui les ai trahi, c’était à moi de le faire… c’était à moi de m’excuser.

Peyton : On n’a pas à s’excuser d’être tomber amoureux l’un de l’autre. Ca fait sept ans que tu es triste, sept ans que tu te reproches tant de chose qui ne sont pas de ta faute. Il faut que tu arrêtes de t’en vouloir maintenant !

Il se retourna vers elle en colère.

Lucas : Tu ne comprends pas !! Mon frère est mort !!! Ca veut dire que jamais je ne le reverrai, jamais je ne pourrai m’excuser d’avoir trahi sa confiance. Je n’ai pas à m’excuser de t’aimer à ce point c’est sûr, mais je n’aurais jamais dû lui faire du mal comme ça. C’est ça que je ne pourrai jamais lui dire.

Il pleurait à présent. Peyton souffrait de le voir ainsi. Elle s’approcha de lui.

Peyton : Je sais qu’il te manque depuis si longtemps, mais je t’en prie Lucas, ne te laisse pas sombrer comme tu le fais. J’ai besoin de toi…

Il ferma les yeux et elle le serra dans ses bras.

Peyton : Je t’aime.

Il s’effondra en larmes et elle tenta de le consoler pendant un long moment.

Haley revint de son concert deux jours plus tard, chargée de valises. Heureusement que Brooke lui avait demandé de revenir avec sa voiture. Brooke accueillit sa meilleure amie avec bonheur. Du moins, avec le si peu de bonheur qu’elle arrivait à trouver quand elle pensait moins à l’absence de Nathan. Rapidement, elles décidèrent de s’isoler pour discuter. Elles allèrent alors se promener et prirent instinctivement la direction du cimetière.

Brooke : Comment se sont passés tes concerts ?

Haley poussa un soupir.

Haley : Rien à voir avec ce que c’était avant. J’ai honte par rapport à mes fans de leur avoir offert un spectacle si… triste.

Brooke : La plupart doivent certainement savoir que ton meilleur ami est mort, je suis sûre qu’ils comprennent.

Haley : Peut-être, mais je me demande si je ne devrais pas annuler la tournée et la reprendre plus tard.

Brooke : Haley…

Haley : Peut-être que je pourrais "profiter" de ce que je ressens pour écrire un nouvel album. Il y a longtemps que je veux écrire mes chansons moi-même et que je veux quelque chose de moins… rock.

Brooke : C’est une bonne idée. Tu pourrais même écrire ça ici.

Haley tourna son visage vers Brooke, et bien que son amie portait des lunettes de soleil, Brooke sut tout de suite quel regard elle lui lançait.

Brooke : Ta présence me manque.

Haley : Tu n’as qu’à rentrer avec moi.

Brooke : Hales…

Haley sourit tristement.

Haley : Tu ne m’as jamais appelé comme ça.

Brooke la regarda comme fautive.

Brooke : J’ai vu Lucas il y a quelques jours. Il m’a parlé de vos petits surnoms. C’est marrant que tu continuais à appeler Nathan par son surnom et que lui non.

Haley : En faite, c’est parce que c’est moi qui avait donné le surnom à Nathan et lui il avait trouver celui de Lucas et Lucas le mien. Après ce qu’il a fait, je n’ai plus voulu qu’on m’appelle ainsi.

Elles arrivèrent au pied de la tombe de Nathan et Haley sourit en voyant tous les bouquets de fleurs dessus.

Haley : Je vois que tu viens tous les jours.

Brooke : C’est mon rituel.

Haley s’agenouilla auprès de la tombe et regarda la photo de Nathan avec tristesse.

Haley : C’est tellement injuste.

Brooke regarda le paysage pour éviter de pleurer.

Brooke : Vous aviez l’air d’avoir tellement de symboles entre vous trois.

Haley regarda Brooke étonnée qu’elle retourne à cette conversation, puis elle se leva et regarda elle aussi le paysage.

Haley : Des trucs d’enfants pour symboliser l’amitié. C’est bien loin maintenant.

Brooke : Bien loin en années mais ça a l’air si vif encore dans ton cœur, comme ça l’était dans celui de Nathan et comme ça l’est pour Lucas aussi.

Haley la regarda à travers ses lunettes et Brooke devina son regard.

Brooke : Il regrette, il me l’a dit.

Haley : C’est facile de dire ça maintenant qu’il n’a plus besoin de s’excuser auprès de son frère.

Brooke : Tu es dure Haley, et ce qui est le plus triste c’est que ton jugement a affecté le mien. Je n’ai pas été forcément très agréable avec lui et je m’en veux.

Haley : Il n’a pas été des plus agréables non plus !

Brooke : Tout ça c’est du passé, comme tu le dit, c’était des trucs d’enfants, vous êtes adultes maintenant, arrêtez cette guerre ! Regarde ce que ça aura laissé comme traces : de profonds regrets pour tout le monde et certainement le plus grand gâchis de la vie de Nathan !

Haley se tourna vers elle en enlevant ses lunettes. Brooke vit alors le regard d’agacement qu’elle avait.

Haley : Ecoute Brooke, toi comme Lucas n’avez aucune idée de tout ce que sa trahison et sa relation avec Peyton a entraîné comme conséquences. Alors ne me parle pas d’une éventuelle réconciliation parce que je ne peux pas lui pardonner ce qui s’est passé

Brooke : Si tu refuses de donner les raisons, forcément les choses ne pourront pas bouger.

Haley : Je ne veux pas que ça change, Je trouve ma vie très bien comme ça, en tout cas elle l’était jusqu’à la mort de Nathan. Tout ce que je veux c’est retrouver une vie, des plus normales, même si je sais que sans Nath’ ce n’est pas possible. Tree Hill, Lucas, Peyton, tout ça c’est loin derrière et j’ai accepté de me replonger en partie dans ce passé pour toi. Je peux comprendre que tu aies besoin de connaître le passé de Nathan pour aller mieux. Mais ne m’oblige pas à pardonner à Lucas… s’il te plait.

Brooke la regarda un instant, comprenant qu’il était inutile de continuer à insister, et elle ne voulait surtout pas finir par froisser son amie. Elle hocha la tête puis elles restèrent un instant à regarder la tombe de Nathan. Après ça, elles rentrèrent toutes les deux chez Deb. Haley annonça qu’elle avait quelques coups de fils à passer.

Brooke en profita pour monter dans sa chambre et défaire les valises qu’Haley avait ramenées. Elle enleva quelques vêtements et sa main toucha soudain quelque chose de doux. Elle sortit l’objet et vit un adorable nounours blanc. Elle le regarda un instant puis revit le jour où elle l’avait vu pour la première fois.

Brooke était dans la cuisine en train de préparer à manger. Nathan arriva derrière elle et lui déposa un baiser sur la joue.

Nathan : Tu as quelques minutes à m’accorder ?

Brooke le regarda puis s’essuya les mains sur un torchon.

Brooke : Oui.

Nathan : Je te trouve anxieuse depuis quelques jours.

Elle alla pour ouvrir la bouche.

Nathan : Laisse-moi finir. J’avais l’impression, que tu avais quelque chose à me dire mais que tu n’y arrivais pas. Je pense savoir ce que c’est.

Il avait une main derrière le dos.

Nathan : J’ai trouvé un test de grossesse ce matin dans un tiroir. Visiblement positif.

Elle ne sut quoi répondre. Il y eut un silence puis Nathan le brisa.

Nathan : Pourquoi tu ne m’as rien dit ?

Brooke : J’avais peur de ta réaction. Ton équipe monte en 1ère division, je me suis dit que tu n’accueillerais pas forcément très bien l’idée d’un bébé qui vienne te prendre pas mal de temps.

Nathan : Brooke… Je te donne vraiment cette impression ?

Brooke : Je ne sais pas, ça fait 3 ans qu’on se connaît, on a décidé de se marier, mais on n’a jamais parlé d’un bébé… et…

Nathan : Toi tu as envie d’un bébé ?

Elle baissa les yeux.

Brooke : Il y a ma carrière c’est vrai, mais… je t’aime et je sais que tu es l’homme de ma vie.

Il sourit, attendri par ce qu’elle venait de dire.

Nathan : Tant mieux, parce que c’est exactement ce que je pense.

Il lui tendit la peluche. Elle la regarda avec émotion. Une larme coula sur sa joue. Il la prit dans ses bras.

Nathan : J’ai vraiment hâte de voir notre enfant venir au monde.

Elle s’adossa contre le mur et glissa par terre en pleurant. La vie sans lui devenait de plus en plus insoutenable pour Brooke. Haley arriva et vit Brooke effondrée. Elle s’approcha d’elle et s’accroupit face à elle. Elle lui caressa la joue.

Haley : Je sais qu’il te manque, mais tu ne dois pas te laisser abattre.

Brooke : C’est trop dur Haley… je n’arriverai pas à vivre cette vie sans lui.

Haley : Bien sûre que si ! Tu le feras pour ce bébé que tu portes et qui est l’enfant de Nathan. Brooke, c’est évident que tout ça ne sera pas facile pour toi, mais tu dois continuer à te battre quand même.

Brooke la regarda.

Brooke : Mais c’est tellement injuste ! Nathan et moi on avait tout pour être heureux : on allait se marier, avoir un enfant. On avait des boulots qui nous plaisait et une vie qu’on adorait. Pourquoi on nous a pris ça ?!?

Haley se sentit désarmée face à cette question. Que pouvait-elle répondre à cela alors qu’elle-même ne comprenait pas pourquoi on lui avait enlevé son meilleur ami.

Haley : Je ne sais pas.

Elle prit Brooke dans ses bras et celle-ci pleura sur son épaule. A force d’entendre sa meilleure amie pleurer, Haley sentit à son tour les larmes envahir son visage. Après environ une demi-heure, Haley conseilla à Brooke de se reposer pour le bien du bébé. Elle accepta et Haley redescendit alors en se frottant les yeux au moment où on sonnait à la porte d’entrée.

Elle entendit une voix qu’elle connaissait parler à Déborah.

Voix : Bonjour Déborah. Je ne vous dérange pas ?

Deb : Non pas du tout.

Voix : Comment allez-vous ?

Deb : Comme une mère qui vient de perdre son fils.

Voix : Je comprends.

Il y eut un silence. Haley sentait la colère monter.

Deb : Tu veux rentrer ?

Voix : Oh heu… non… je voudrais voir Brooke.

Là s’en fut trop pour Haley. Elle alla jusqu’à la porte et se plaça devant la grande blonde qui sembla surprise de voir le visage d’Haley si haineux. Haley ne s’était pas trompée, c’était bien Peyton qui avait osé venir ici. La jeune fille se sentit mal à l’aise.

Peyton : Je ne savais pas que tu étais ici Haley.

Haley : Oh, je te gène pour parler à Brooke peut-être ?

Peyton : Non pas du tout. J’avais juste quelque chose à lui dire au sujet de Lucas.

Haley : Lucas ? Brooke n’a pas la tête à entendre vos petits soucis elle est bien trop occupée à essayer de se remettre de la mort de l’homme qu’elle aimait !

Peyton : Je reviendrai plus tard.

Elle alla pour s’en aller.

Haley : Ce n’est pas la peine de revenir Peyton ! Ne rentrez pas dans la vie de Brooke pour la gâcher comme vous avez gâché celle de Nathan !

Peyton se retourna visiblement beaucoup moins enclin à rester calme.

Peyton : Ecoute Haley ! Lucas et moi on est tombés amoureux, je n’allais quand même pas faire ma vie avec Nathan alors que c’est son frère que j’aimais. Je suis désolée qu’il en ait souffert vraiment, mais Lucas se sent assez coupable sans que toi ou Brooke veniez remuer le couteau dans la plaie.

Haley fit la fille faussement compréhensive.

Haley : Oh pauvre Lucas. Vraiment c’est horrible que la femme qui porte l’enfant de son frère ose lui dire qu’il est trop tard pour se faire pardonner. Tu l’excuseras auprès de Lucas. C’est vrai de quel droit elle ose dire ça ? Elle n’est que la femme qui allait épouser l’homme qui a une époque t’aimait comme un fou et qui avait une confiance aveugle en son frère.

Peyton la regarda en hochant la tête en signe de refus.

Peyton : Tu sais Haley, tout le monde a le droit à l’erreur. Mais Nathan et toi avez fait de cette histoire le drame de votre vie. C’est votre choix, et si tu veux continuer à être malheureuse et haineuse, fait comme tu veux. Mais je ne te laisserai pas rendre Lucas comme toi en le faisant culpabiliser pour quelque chose qui s’est passé il y a si longtemps.

Elle s’en alla sous le regard plein de colère de Haley. La jeune fille referma la porte et croisa le regard plein de reproches de Déborah.

Deb : Elle a raison tu sais, tu ne devrais pas continuer à leur en vouloir ainsi. Surtout maintenant que Nathan n’est plus là.

Haley : Je ne trahirai pas ses convictions sous prétexte qu’il n’est plus là.

Deb : Je suis sûre que Nathan n’avait pas ce genre de convictions.

Haley : Tu n’en sais rien Déborah. Tu n’étais pas auprès de lui quand il allait mal, quand il repensait à son frère.

Déborah sentit les larmes lui monter aux yeux face à ce reproche.

Deb : Tu as raison Haley, je n’étais pas là.

Elle s’en alla alors en pleurant. Haley ferma les yeux en réalisant à quel point elle avait été dur avec elle. Quand elle les rouvrit, son regard se posa sur Brooke assise en haut de l’escalier et qui lui jetait à son tour un regard plein de reproches. Haley sortit et alla se promener. Sans le réaliser, elle atterrit devant son ancienne maison. Elle regarda la fenêtre du haut et se mit à penser.

Haley était assise sur son lit en pleurant. Elle était revenue tard de la fête de l’école . Elle ne savait plus vraiment à quelle heure. En faite toute cette soirée était floue. Nathan entra dans sa chambre visiblement de très bonne humeur.

Nathan : Salut ma belle.

Il vit que son amie pleurait.

Nathan : Hales ? Ca ne va pas ?

Elle essuya ses larmes.

Haley : Si.

Il s’assit à ses côtés.

Nathan : Allez dit-moi ce qu’il y a.

Haley : Il n’y a rien. N’insiste pas Nath’ s’il te plait.

Elle se leva et prit un mouchoir. Il baissa la tête.

Nathan : C’est Luc ? Il n’a pas encore remarqué que…

Il s’arrêta en voyant le regard de la jeune fille. Il vit immédiatement qu’elle lui cachait quelque chose.

Nathan : Haley ?

Elle releva les yeux vers lui, mais son regard était fuyant.

Haley : Tu devrais aller parler à Lucas.

Nathan : Dis-moi ce qu’il se passe avec Lucas ?

Haley : Va lui demander ce qu’il faisait hier soir.

Il la regarda et comprenant qu’elle ne lui dirait rien, il lui fit un bisou sur le front et sortit.

Haley essuya la larme qui avait coulé sur sa joue. Ce qu’elle aurait aimé ne pas être allée à cette fête. Parfois elle se demandait si elle avait bien fait d’entraîner Nathan dans sa rancune envers Lucas. Elle aurait tellement préféré que tout ceci se passe autrement. Que Lucas ne trahisse pas son frère, que ce soir là il la sauve. Elle resta un long moment ici, à regarder cette maison dans laquelle elle avait vécu tant de souvenirs. Elle revint de longues heures après chez Déborah et s’excusa après d’elle en lui assurant que jamais Nathan n’avait fait le moindre reproche sur elle. Puis elle monta et alla trouver Brooke qui était en train de ranger ses vêtements dans l’armoire. Elle regarda Haley rentrer et s’asseoir sur le lit avec la mine de quelqu’un qui avait quelque chose à dire mais qui n’osait pas. Brooke fit comme si de rien n’était, attendant qu’Haley parle.

Haley : Tu as tout ce qu’il te faut ?

Brooke : Oui, je te remercie de m’avoir tout ramené.

Haley : De rien.

Il y eut un nouveau silence. Au bout de quelques minutes Haley finit par le briser.

Haley : Tu penses que j’ai été dur tout à l’heure ?

Brooke se retourna.

Brooke : Avec Déborah ou avec Peyton ?

Haley : Deb.

Brooke : Oui je trouve que tu as été très dure avec elle… et avec Peyton aussi d’ailleurs.

Haley : Je me suis excusée auprès de Déborah.

Brooke : C’est bien. Et auprès de Peyton ?

Haley la regarda.

Haley : Je ne m’excuserai pas. Elle n’avait pas à venir ici se plaindre pour Lucas. C’est égoïste.

Brooke : Pourquoi ?

Haley : Tu viens de perdre l’homme que tu aimais et moi mon meilleur ami. Peyton et Lucas pourraient au moins supporter leurs petits malheurs.

Brooke : Lucas a perdu son frère. Il a certainement autant droit au chagrin que nous.

Haley : Pour ce qu’il en avait à faire de Nathan.

Brooke : C’est là où tu trompes Haley. Il est malheureux depuis votre dispute.

Haley : Qu’est-ce que tu en sais ?

Brooke : Il me l’a dit.

Elle alla pour la couper mais Brooke ne la laissa pas faire.

Brooke : Karen le dit aussi et Peyton. Je ne pense pas qu’elles l’ont inventé.

Haley : Je sais que tu vas encore me demander de t’expliquer, mais je ne peux pas alors, prend juste ce conseil : Quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils disent, pour Peyton et Lucas, il n’y a qu’eux qui compte. Je sais que je ne t’empêcherai pas d’apprendre à les connaître si tu en as envie, mais garde toujours en tête ce que je viens de te dire.

Brooke la regarda avec compréhension.

Brooke : Donc tu ne m’en voudras pas d’aller voir Peyton pour savoir ce qu’elle voulait me dire ?

Haley sourit avec tristesse.

Haley : Non.

Brooke vint s’asseoir à côté d’elle.

Brooke : Je t’adore Haley James. Pour ce que tu es, pour l’amour que tu avais pour Nathan et pour le fait que tu veilles sur moi.

Haley sentit une larme rouler sur sa joue.

Haley : Tu es comme ma sœur non ?

Brooke sourit, essuya la larme d’Haley et la prit dans ses bras.

Haley repartit quelques jours plus tard. Un après-midi, Brooke appela Peyton sur le numéro qui était dans l’annuaire et lui donna rendez-vous au café de Karen. Elle arriva la première, salua Karen et s’installa à une table pour attendre Peyton.

Karen : Comment va le bébé ?

Brooke : Bien, même si je ne le sens pas encore bouger, mais j’ai appelé la gynéco elle dit que c’est normal. J’entame tout juste le quatrième mois.

Karen : Tu continues à être suivi par un gynéco de là-bas ?

Brooke : Non, c’est en attendant de recevoir le dossier. Ca ne devrait plus tarder.

Peyton entra à ce moment là.

Peyton : Bonjour Karen.

Karen : Salut Peyton, ça va ?

Peyton : Oui. Bonjour Brooke.

Brooke : Bonjour.

Brooke l’invita à s’asseoir et Karen s’en alla pour les laisser parler après leur avoir servi un café.

Brooke : Je te remercie d’être venu.

Peyton : C’est moi qui te remercie de m’avoir appeler. Après ce que Haley m’a dit, je pensais que…

Brooke : Haley ne prend pas les décisions pour moi. C’est vrai que quand tu es venu ça n’allait pas fort, c’est aussi pour ça que Haley n’a pas été tendre.

Peyton sourit.

Peyton : Haley est très agressive de nature.

Brooke préféra ne pas répondre à cette affirmation, ce que Peyton comprit. Elle changea donc de sujet.

Peyton : J’étais venue te parler de Lucas et de la conversation que vous avez eu l’autre soir au terrain de basket.

Brooke attendit qu’elle continue.

Peyton : Quand je suis venue le voir après, il était abattu. Tu sais Brooke, Lucas s’en veut terriblement depuis le départ de Nathan et Haley. Il a failli de nombreuses fois tout quitter pour aller les voir et s’excuser.

Brooke : Pourquoi il ne l’a pas fait ?

Peyton : Parce que Nathan a été très clair : « Pour moi tu n’existes plus et si tu oses tenter de m’approcher je te mettrai mon poing dans la figure ». Je crois que cette mise en garde ne soulevait aucun doute non ?

Brooke : Nathan n’était pas violent.

Peyton : Sauf quand il s’agissait de quelque chose qui lui tenait à cœur.

Brooke hocha la tête.

Peyton : J’ai aussi empêché Lucas de contacter Nathan.

Brooke regarda Peyton qui avait les yeux baissés.

Brooke : Pourquoi ?

Peyton la regarda avec une sorte de culpabilité dans les yeux.

Peyton : Parce que j’avais peur de le perdre. Tu aurais connu Nathan, Haley et Lucas à l’époque où ils étaient encore tous les trois amis, tu aurais compris ma peur. Il n’y avait de place pour personne.

Brooke : Nathan t’en a bien faite une non ?

Peyton : Non, pas vraiment. Oui il était amoureux de moi, mais ça restait quand même Haley et Lucas avant tout. Je crois qu’inconsciemment c’est pour ça que je suis tombée amoureuse de Lucas et pas de Nathan.

Brooke : Ca veut dire que Lucas tenait moins à l’amitié que Nathan ?

Peyton : Non, ça veut juste dire que Lucas était plus mûr et qu’il avait compris qu’ils ne construiraient rien en s’enfermant dans leur amitié. Et puis je crois qu’au fond, Lucas m’aimait plus que Nathan.

Brooke : Pourquoi tu n’as pas quitté Nathan pour sortir avec Lucas alors ?

Peyton : Tout ça c’est passé très vite. On repoussait sans cesse le moment de lui dire parce que Lucas savait qu’on avait déjà passé la limite de l’impardonnable. Néanmoins, il était prévu qu’on aille lui dire ensemble. Seulement, après le bal, quelqu’un a dû dire à Nathan qu’on était tous les deux ce soir là, parce qu’il est venu voir Lucas et a demandé des explications. Lucas a été pris de court et voilà.

Brooke : Pourquoi tu me racontes tout ça Peyton ?

Peyton : Parce que tu dois comprendre ce qui s’est passé avant de porter un jugement sur tout ça et de dire des choses à Lucas qui lui font mal. Il est très malheureux en ce moment. La mort de Nathan l’a anéanti et le fait que toi et Haley pensiez qu’il s’en fiche, lui fait encore plus de mal.

Brooke : Je n’ai jamais dit qu’il s’en fichait.

Peyton : Non mais tu lui as fait comprendre qu’il n’avait pas droit aux remords puisqu’il n’a rien fait pour arranger ça du vivant de Nathan.

Brooke : Il se posait en victime… je sais que je n’ai pas été tendre avec lui, mais je crois que tout le monde a ses tords dans cette histoire, et j’avais l’impression qu’il rejetait toutes les fautes sur Haley et Nathan.

Peyton : C’est bien ça le problème, c’est sur lui qu’il rejette toutes les fautes depuis sept ans. Brooke, je sais que c’est beaucoup te demander, mais est-ce que tu pourrais faire quelque chose pour l’aider ?

Brooke fronça les sourcils.

Brooke : En quoi penses-tu que je puisse l’aider ?

Peyton : Peut-être en lui parlant et en essayant de convaincre Haley d’écouter ce qu’il a à dire.

Brooke : J’ai déjà essayé de convaincre Haley, mais elle m’a fait comprendre qu’elle ne pouvait pas pardonner à Lucas.

Peyton hocha la tête, les larmes perlant au bord de ses yeux.

Peyton : Je m’en veux terriblement de cette situation si douloureuse.

Brooke : Pourquoi ?

Peyton : Tout ça c’est de ma faute. Si je ne m’étais pas immiscée entre eux, tout
ça ne serait pas arrivé.

Une larme coula sur la joue de Peyton. Brooke se pencha vers elle et lui prit la main.

Brooke : Ne dis pas ça. Comme tu l’as dit tout à l’heure, ils devaient tous grandir et se sortir un peu de cette amitié pour s’ouvrir à d’autres personnes.

Il y eut un silence.

Brooke : Nathan devait être très amoureux de toi pour en vouloir à ce point à son frère.

Peyton leva les yeux vers elle.

Peyton : Non, je crois plutôt qu’il aimait énormément son frère et qu’il n’a pas supporté sa trahison. Brooke, on était jeunes. Je suis sûre que ce que Nathan a vécu avec moi était une vaste plaisanterie à côté de votre histoire. Et comme je te dis, c’est la trahison qu’il n’a pas supporté, pas le fait de me perdre.

Brooke hocha la tête.

Brooke : Parle-moi de Nathan tel qu’il était quand vous étiez ensemble.

Peyton eut un léger sourire en repensant à cette époque.

Nathan : Bonjour ma puce…

Peyton releva la tête du dessin qu’elle était en train de faire avec un léger sourire triste.

Peyton : Salut.

Il s’assit à côté d’elle.

Nathan : Encore un dessin qui représente la souffrance ? Quand vas-tu dessiner des gens heureux ?

Peyton : Le bonheur c’est trop éphémère, quand tu es heureux, tu peux être sûr que l’instant d’après quelque chose de terrible va te tomber dessus.

Il sourit.

Nathan : Et que crois-tu qu’il va t’arriver si tu t’amuses avec moi, Haley et Lucas ce soir à la fête de fin d’année ?

Elle le regarda avec des yeux sombres, des larmes menaçant de couler.

Peyton : J’en sais rien Nathan. Ce que j’espère c’est que ce n’est pas toi ou quelqu’un d’autre qui va en pâtir.

Il fronça les sourcils, surpris de cette réponse. Il alla pour dire quelque chose, mais elle l’en empêcha en l’embrassant.

Peyton : Il était formidable, bien que, comme je te l’ai dit, il était plus présent pour ses amis que pour moi. Je ne le méritais pas. Pas après ce que je lui ai fait.

Brooke : Il y a un tel gâchis dans toute cette histoire…

Peyton approuva d’un hochement de tête.
Peyton : Je suis bien d’accord avec toi.

Elles restèrent encore un peu à discuter avant que Brooke annonce qu’elle devait rentrer.

Quand elle fut rentrée chez Deb, Brooke trouva une lettre sur son lit. Une lettre de la gynécologue. Elle la prit et l’ouvrit. Elle saisit les photos de la première échographie qu’elle avait faite un mois auparavant. Elle caressa une des images avec un sourire triste aux lèvres tout en laissant vagabonder son esprit.

Nathan faisait les cents pas dans la salle d’échographie en attendant que la gynéco revienne. Brooke était allongée sur la table, une main derrière le cou.

Brooke : Nath’ arrête, ton stress va atteindre le bébé.

Il s’arrêta et sourit.

Nathan : Je suis tellement impatient de le voir.

Brooke sourit.

Brooke : Moi aussi, mais ton impatience me tape sur les nerfs.

Elle tendit la main vers lui. Il la regarda, saisit la main de sa fiancée et s’assit sur le tabouret à côté d’elle.

Nathan : Tu te rends compte qu’on va devenir parents toi et moi.

Brooke : Oui, et je trouve ça formidable.

Nathan : Qui aurait cru que le petit basketteur que j’étais quand je suis arrivé à Los Angeles aimerait assez fort une femme pour créer une vie avec elle.

Elle lui serra la main, il la porta à ses lèvres et l’embrassa. La gynéco rentra à ce moment là. Nathan se leva pour lui laisser la place.

Gynéco : Bonjour Brooke.

Brooke : Bonjour docteur. Je vous présente Nathan Scott le père du bébé.

La gynéco serra la main de Nathan.

Gynéco : Ravie de vous rencontrer Nathan.

Nathan : C’est réciproque.

La gynéco s’assit sur le tabouret et releva le maillot de Brooke pour y appliquer un gel. Elle alluma ensuite un petit écran et regarda le couple.

Gynéco : Prêts à faire connaissance avec votre enfant ?

Brooke et Nathan échangèrent un regard.

Nathan : Oui, impatients même.

La gynécologue plaça donc la sonde contre le ventre de Brooke et un battement rapide se fit entendre. Nathan sembla surpris.

Nathan : Qu’est-ce que c’est ?

Gynéco : Le cœur du bébé. Ne vous inquiétez pas, c’est un rythme parfaitement normal pour un bébé.

Nathan et Brooke se tenaient toujours la main tandis que la gynéco leur montrait les différentes parties du corps du bébé.

Nathan : Comment vous arrivez à distinguer tout ça ?

La gynéco sourit.

Gynéco : C’est mon boulot. Je sais pour l’instant on dirait plus un petit Haricot qu’autre chose, mais on est tous passés par là.

Nathan et Brooke sourirent. Puis le jeune homme afficha un regard tendre en regardant l’écran.

Nathan : Je l’aime déjà, mon haricot.

Brooke éclata de rire puis caressa la joue de Nathan.

Brooke : Tu sais que je suis folle de toi Nathan Scott.

Il la regarda en souriant, lui déposa un baiser sur les lèvres puis regarda à nouveau l’écran avec un regard plein de joie et d’émotion. Brooke était elle aussi émue par l’air attachant de l’homme qu’elle aimait.

Comme lorsqu’elle se rappelait tous les moments passés avec Nathan, Brooke s’effondra en larmes. Bon sang qu’elle était dur la vie sans l’homme qu’elle aimait. Surtout qu’avant cet accident tout paraissait tellement parfait. Brooke resta une bonne heure, allongée sur son lit à pleurer. Puis elle alla faire sa visite quotidienne à Nathan. Elle resta un peu à lui parler avant de prendre le chemin du retour.

Lucas était sur le terrain à jouer au basket. Il dribblait puis shootait, inlassablement. Le basket lui manquait beaucoup depuis qu’il avait dû tout arrêter. Plus encore, c’était le fait de jouer avec Nathan qui lui manquait terriblement. En faite son frère lui manquait tant depuis qu’il était parti sept ans plus tôt. Pourquoi avait-il fallu que les choses se passent ainsi ?


Lucas s’était levé tôt malgré l’heure tardive à laquelle la fête s’était terminée. Il ne cessait de penser à cet instant où il devrait avouer à Nathan ce qu’il se passait entre lui et Peyton. Il était pourtant loin de se douter que cette conversation était sur le point d’arriver. Nathan arriva derrière lui les mains dans les poches. Lucas se tourna et le vit.

Lucas : Déjà levé ?

Nathan : Pas encore couché tu veux dire.

Lucas regarda sa montre : 10 heures du matin.

Lucas : Qu’est-ce que tu as fait jusqu’à maintenant ?

Nathan : J’ai raccompagné Peyton. J’ai mis du temps à la trouver déjà. Bizarrement elle a passé toute sa soirée loin de moi.

Lucas se sentit très mal.

Nathan : Et après j’ai été voir Haley. Elle était en pleurs.

Lucas : Qu’est-ce qu’elle a ?

Nathan : Je n’en sais rien, elle a refusé de me le dire.

Il regarda le panier.

Nathan : Enfin, des conversations que j’ai eu avec les filles, j’ai saisi juste un truc : que t’avais quelque chose à me dire.

Nathan fixa son frère essayant de deviner ce qu’il pensait. Lucas baissa les yeux sans répondre.

Nathan : Tu étais où hier soir Lucas ?

Lucas releva la tête vers son frère et comprit que le moment était venu de tout dire.

Lucas : Nath’ avant que je te dise quoique se soit il faut que tu me promettes d’écouter mes explications jusqu’au bout.

Nathan : Bien sûre, tu sais que j’ai toujours été à l’écoute de ce que tu a à dire.

Lucas se mit à faire les cents pas, cherchant ses mots. Comment annoncer à son frère qu’on désirait sa petite amie depuis quelques semaines ? Nathan attendit, anxieux devant la mine songeuse de Lucas. Enfin il s’arrêta et lui fit face, à bonne distance, craignant une réaction violente.

Lucas : Hier soir j’étais avec Peyton.

Lucas songea qu’il n’aurait pas du commencer ainsi, mais trop tard. Nathan fronça les sourcils, sentant au fond de lui ce mauvais pressentiment s’affirmer de plus en plus. Il ne dit rien, ayant promis à son frère de l’écouter jusqu’au bout.

Lucas : Tu me reprochais récemment de m’éloigner de toi, d’Haley, de notre amitié. Tu avais raison, mais ce n’est pas parce que je suis nostalgique des moments qu’on passait tous les trois avant que tu ne sortes avec Peyton. C’est parce que… ça me fait mal de vous voir ensemble elle et toi.

Nathan ne broncha pas.

Lucas : Je sais que ça va te paraître difficile à comprendre ce que je vais te dire, mais… je suis tombé amoureux d’elle.

Nathan serra les poings ce que Lucas ne manqua pas de remarquer.

Lucas : Avant que tu dises quoi que ce soit il faut que tu saches que je l’aime autant, si ce n’est plus que toi tu l’aimes.

Cette fois Nathan ne put empêcher ses pensées d’être exprimées.

Nathan : Que peux-tu savoir de l’amour que je lui porte ?

Lucas : Moi j’ai vu qu’elle n’était pas heureuse. Nath’, elle et moi on s’aime et je sais que c’est horrible, mais je ne peux pas continuer à la laisser te faire croire que tout va bien.

Nathan commença à sentir la colère l’envahir.

Lucas : Ca fait des semaines qu’on retient notre désir, notre envie d’être ensemble parce que… parce que je ne veux pas te trahir mais… je ne peux plus. C’est ce qu’on a compris hier soir.

Nathan : Tu as couché avec elle ?

Lucas : Non.

Nathan : Ne me mens pas Lucas.

Lucas : On a failli mais on ne l’a pas fait parce qu’on ne voulait pas te trahir.

Nathan se retourna, pour que Lucas ne voie pas les traits de son visage se durcir et ses yeux se remplir de larmes. Puis il fit de nouveau face à Lucas en s’approchant de lui si vite que Lucas n’eut pas le temps de réagir. Nathan l’attrapa par le col de son t-shirt.

Nathan : Tu crois que tu ne m’as pas trahi Lucas ?

Lucas sembla paniquer.

Lucas : Non, Nath’, je ne l’ai pas fait.

Nathan : Alors tu penses que coucher avec elle aurait été pire que l’embrasser ? Tu crois que l’aimer ne vaut pas une nuit avec elle dans mon dos c’est ça ?

Lucas : Nath’…

Nathan : C’est que tu la comprends encore moins que tu ne le penses ! Tu dis l’aimer hein ? Sais-tu seulement que l’amour est au-delà du sexe ? Sais-tu que la trahison d’un frère commence dés lors que tu convoites sa petite amie ?

Lucas sentait les larmes lui venir aux yeux.

Lucas : Je suis désolé.

Nathan : La ferme !!! Tes excuses je n’en veux pas mec !

Nathan le lâcha en le poussant et commença à s’en aller. Lucas lui courut après et se plaça devant lui.

Nathan : Ecartes-toi de mon chemin Lucas !!

Lucas : Non, je veux qu’on en parle, qu’on arrange les choses et que tout redevienne comme avant.

Nathan le regarda en fronçant les sourcils avec un air d’incompréhension.

Nathan : Que tout redevienne comme avant ? Mais tu ne comprends pas ! Rien ne redeviendra comme avant. Pour moi tu n’existes plus dorénavant et si tu oses m’approcher, je te démolis c’est clair ?

Nathan contourna son frère et s’en alla. Lucas le regarda faire, désemparé.

Lucas lança le ballon de basket de toutes ses forces contre le panier. Ce souvenir il le traînait depuis sept ans, lui rappelant chaque jour à quel point il se détestait d’avoir fait ça à son frère. Et aujourd’hui tout devenait tellement plus dur, car il savait qu’il n’aurait plus aucune chance de se racheter. Il ne se rendit pas compte qu’une silhouette au ventre arrondi et à la chevelure brune l’observait. Le ballon roula jusqu’à ses pieds. Elle le saisit et s’approcha du jeune homme dont le visage était inondé de larmes. Quand il la vit, il essuya ses yeux.

Lucas : Je ne t’avais pas vu.

Brooke : Je m’en suis doutée.

Elle lui lança le ballon qu’il rattrapa.

Brooke : Tout va bien ?

Il sourit avec amertume.

Lucas : Ouais, tout baigne. De toute façon je n’ai pas le droit de me plaindre non ? J’ai fait mon propre malheur.

Brooke : Je tenais à m’excuser pour ce que je t’ai dit l’autre jour Lucas.

Il la regarda, un peu étonné. Elle lui indiqua le banc.

Brooke : On s’assoit ? J’ai à te parler.

Il hocha la tête et la suivit. Ils s’assirent côte à côte.

Brooke : Peyton a dû te dire qu’on avait discuté elle et moi.

Lucas : Non, je ne l’ai pas vu. Qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

Brooke : Elle m’a parlé un peu de toi, de ce que tu as vécu pendant sept ans.

Elle le regarda un instant.

Brooke : Tu comprends, pendant trois ans je n’ai entendu parlé de toi qu’en de rares, très rares occasions, et les propos qui étaient dit n’étaient pas…

Lucas : Flatteurs.

Elle hocha la tête.

Brooke : J’étais loin de me douter qu’à l’autre bout du pays le frère de Nathan souffrait à ce point. Parce qu’en te voyant ce soir Lucas j’ai compris que Peyton disait vrai : tu es rongé par la culpabilité.

Il la regarda les larmes aux yeux. Puis regarda le panier. Elle lui prit la main.

Brooke : Et je suis vraiment désolée de savoir que jamais Nathan et toi ne vous réconcilierez. Pourtant je voudrais faire quelque chose pour toi, pour t’aider.

Il la regarda.

Lucas : Pourquoi ?

Brooke : Parce que… tu es l’oncle de l’enfant que je porte et que je suis persuadée qu’au fond de lui, Nathan aurait voulu que tu partages la vie de ce bébé et aussi la sienne, même s’il était trop fier pour l’avouer.

Une larme coula sur le visage de Lucas.

Lucas : Il me manque tellement. Quand il est parti, j’ai eu l’impression de perdre une partie de moi.

Il éclata en sanglot. Brooke le serra dans ses bras.

Brooke : Je comprends ta peine tu sais, même s’il était entré dans ma vie depuis moins longtemps.

Il s’écarta d’elle en essuyant ses larmes.

Lucas : Tu sais je commence vraiment à comprendre pourquoi mon frère est tombé amoureux de toi.

Brooke se sentit un peu gêné, ce que Lucas remarqua.

Lucas : Je ne te drague pas rassure-toi. Je suis fou amoureux de Peyton, ça ne changera jamais.

Elle hocha la tête.

Lucas : Contrairement à ce que pense Haley, je ne suis pas tombé amoureux de Peyton parce qu’elle était la petite amie de Nathan. Au contraire, au début je l’ai repoussée et c’est pour ça que pendant un moment je me suis éloigné d’eux.

Brooke : Haley a l’air d’avoir beaucoup de mal à digérer tout ça.

Il hocha la tête.

Lucas : Tu sais ce qui m’a fait le plus mal par rapport à Haley ?

Brooke : Non.

Lucas : Elle est partie comme ça, sans rien me dire. Elle ne m’a pas laissé une seule chance de m’expliquer. Elle n’a pas laissé une seule chance à notre amitié, elle a juste préféré Nathan.

Brooke : Je crois que Haley a des raisons très personnelles de t’en vouloir, autres que cette histoire entre Peyton, Nathan et toi.

Il la regarda intrigué.

Lucas : Elle t’a dit quoi ?

Brooke : Non… Mais ça a l’air sérieux.

Il sembla soudain très songeur.

Brooke : Si tu as l’occasion, essayes de comprendre, je pense que quand tu sauras, tu pourras tenter d’arranger les choses.

Lucas : Faudrait-il encore qu’elle me laisse l’approcher.

Brooke sourit.

Brooke : Je vais essayer de régler ça… ok ?

Elle se leva.

Brooke : Je vais rentrer.

Lucas releva la tête vers elle.

Lucas : Ca te dirait qu’on se voit de temps en temps ? Pour parler de Nathan. J’aimerai que tu me parles de ce qu’il était devenu, et si tu veux, moi je te parlerai de ce qu’il était à l’adolescence.

Brooke sourit : J’adorerais. A bientôt.

Lucas : Oui.

Elle s’éloigna avant qu’il ne l’appelle.

Lucas : Brooke… Merci.

Elle sourit et rentra chez Déborah.

Quand Brooke était occupée, son esprit semblait laisser un peu de repos à son cœur en ne lui envoyant pas des souvenirs de Nathan, mais dés lors qu’elle se retrouvait seule, Brooke avait l’impression que son cœur lui était arraché. Nathan lui manquait chaque jour un peu plus et le fait de s’immerger dans le passé de son fiancé n’aidait pas vraiment à apaiser son chagrin. Haley avait raison, ce n’était pas ici qu’elle oublierait, mais Brooke avait trop besoin de découvrir l’homme qu’elle aimait, tout du moins de découvrir son passé. Après plusieurs nuits passées à faire des cauchemars et plusieurs jours à ne cesser de pleurer, Brooke eut besoin de parler. Haley n’ayant pas prévu de rentrer avant plusieurs jours, elle prit la décision d’appeler Lucas pour qu’ils se rejoignent sur le terrain de basket. Elle arriva quelques minutes avant lui et s’assit sur le banc. Il s’approcha d’elle.

Lucas : Salut.

Il vit ses jolis yeux noisette rougis par les larmes qu’elle avait dû verser. Il s’assit à côté d’elle.

Lucas : Ca ne va pas ?

Brooke : Non, je suis désolée, je ne savais pas qui appeler.

Lucas : Je suis content que tu m’aies appelé. Dis-moi ce qui ne va pas ?

Elle s’effondra en larmes.

Brooke : Il y a que je me sens seule et que Haley et Nathan me manquent et que je ne vois pas comment continuer à vivre sans l’homme que j’aime. Je pense chaque jour à cet enfant que je porte et je me demande comment je vais faire pour l’élever, seule et aussi ce que je vais bien pouvoir lui dire quand il me posera des questions sur son papa.

Il lui prit la main.

Lucas : Eh, tu lui diras tout simplement que son père était un homme formidable mais qu’il avait la fâcheuse manie d’adorer tout ce qui était dangereux.

Brooke releva les yeux vers Lucas.

Brooke : Alors il était déjà comme ça étant jeune ?

Lucas sourit.

Lucas : Oh oui, Nathan adorait le danger. J’essayais sans cesse de le raisonner en lui disant que s’il lui arrivait quelque chose, le basket se serrait fini pour lui. Mais ça ne changeait rien.

Brooke se remit à pleurer.

Brooke : Pourquoi il m’a laissé ?

Lucas : Il ne t’a pas laissé… pas intentionnellement du moins.

Il la prit dans ses bras. Elle laissa éclater sa peine et au bout de quelques minutes, ses larmes s’atténuèrent. Elle releva la tête.

Brooke : Je suis désolée, je te connais à peine et me voilà qui pleure dans tes bras.

Il sourit.

Lucas : Il ne tient qu’à nous de remédier à cette situation.

Il lui tendit la main.

Lucas : Je suis Lucas Scott, j’ai 25 ans et je suis écrivain.

Elle releva la tête vers lui.

Brooke : Ecrivain ?

Lucas : Oui. Comme mon cœur m’a empêché de faire du sport, je m’en suis servi pour assouvir ma deuxième passion.

Brooke : Et qu’est-ce que tu écris ?

Lucas : En ce moment ? J’écris la vie d’un gars qui perd son frère qu’il n’a pas vu depuis des années.

Brooke : Une autobiographie ?

Lucas : Pas vraiment. Je n’ai pas encore la prétention d’avoir une vie assez importante pour la raconter dans un livre.

Brooke : Toutes les vies sont importantes.

Lucas : Ouais, mais j’ai trop peur que mes fans me détestent s’ils savent que ce roman est une partie de ce que je suis.

Brooke : Tu n’auras qu’à leur décrire l’autre partie également. Celle qui raconte tout l’amour que tu portes à la fille qui était autrefois la petite amie de ton frère. Tu sais au fond, Nath’ et moi on devrait te remercier. S’il n’avait pas quitté Tree Hill pour venir à Los Angeles, on ne se serait jamais rencontré.

Lucas : Comment vous vous êtes connu ?

Elle le lui raconta, peu à peu, Brooke semblait retrouver de nouveau cet état d’esprit qui l’empêchait de pleurer. Lucas sourit.

Lucas : Dans la rue, en faisant mine qu’il est timide… ça ne m’étonne pas de lui.

Brooke : Pourquoi c’était sa méthode de drague ?

Lucas : Non, mais quand on avait 12 ans, on regardait tout un tas de film pour voir comment les gars draguaient. Il a vu ça dans un de ces films, je ne sais plus lequel… mais il m’a dit « tu verras, un jour moi aussi je trouverai une jolie fille qui tombera dans mes bras ainsi »

Elle sourit.

Brooke : Moi qui avais cru sincèrement qu’il était nul en drague.

Lucas éclata de rire.

Lucas : Il l’était quand même !

Elle cessa de sourire.

Brooke : Merci Lucas… grâce à toi ça va beaucoup mieux.

Lucas : C’est normal, après notre conversation de l’autre jour, j’allais mieux aussi.

Elle sourit.

Lucas : Et toi ? Tu ne m’as pas dit ce que tu fais ?

Brooke : Je suis styliste. J’ai ouvert ma propre boite à Los Angeles… avec l’aide de Nathan.

Nathan guidait Brooke en lui cachant les yeux.

Brooke : Où tu m’emmènes ?

Nathan : Patience, encore deux petites minutes.

Il s’arrêta.

Nathan : Vas-y, tu peux ouvrir les yeux.

Elle s’exécuta et découvrit une énorme pièce avec une grande baie qui illuminait tout.

Brooke : Qu’est-ce que… ? On est où Nathan ?

Nathan : Dans les nouveaux locaux de Davis design… ou un nom qui sonne encore mieux.

Elle fronça les sourcils pour montrer qu’elle ne comprenait pas.

Nathan : C’est ton nouvel atelier de couture. J’adore te voir dessiner et créer dans notre appartement, mais ton talent mérite des locaux bien plus grand… et beaucoup plus de considération alors… j’ai acheté ce loft pour ta nouvelle société.

Elle ouvrit grand la bouche.

Brooke : Nathan, tu es complètement fou.

Il sourit en hochant la tête.

Nathan : Non, je ne suis pas fou. Mon banquier m’a conseillé d’investir mon argent dans quelque chose en quoi je crois. Et je crois en toi et en ton talent Brooke Davis. Je sais que tu feras de cet endroit un super atelier de couture et que ta société sera bientôt hyper connue.

Elle le regarda les larmes aux yeux. Il s’approcha d’elle.

Nathan : C’est ma contribution à ta réussite.

Brooke : Je ne sais pas quoi dire…

Une larme coula sur sa joue, Nathan l’essuya.

Nathan : Dis-moi juste si ça te plait.

Elle sourit.

Brooke : J’adore cet endroit Nath’.

Il sourit à son tour.

Nathan : Alors c’est tout ce que je voulais.

Elle le prit dans ses bras.

Brooke : Merci.

Brooke : C’est grâce à lui que j’ai pu ouvrir ma boîte. Il a fait tellement pour moi.

Lucas baissa les yeux.

Lucas : Il était tellement généreux.

Brooke : Oui.

Ils échangèrent un regard.

Lucas : Et ta société marche bien ?

Elle hocha la tête.

Brooke : Oui. Actuellement c’est mon ami David qui la gère, c’est l’un de mes meilleurs couturiers. En faite tu sais ce qui est le plus terrible ?

Il secoua la tête pour dire que non.

Brooke : Cette société et ma vie en Californie, tout ce qui a fait mon bonheur quand Nathan était en vie, ça ne m’intéresse plus. Plus rien n’a d’importance s’il n’est pas là pour partager ça avec moi.

Il la regarda, comprenant ce qu’elle voulait dire, mais ne pouvant accepter d’entendre de telles choses.

Lucas : Il y a quand même votre enfant.

Brooke : Je ne crois pas qu’il sera heureux avec une mère comme moi.

Lucas : Pourquoi ?

Brooke : Parce qu’une partie de moi est morte avec Nathan. J’essaie de faire bonne figure, mais tout me paraît tellement vide.

Au moment même où elle prononçait ces mots, elle sentit un coup dans son ventre. Elle s’arrêta de parler, gardant la bouche ouverte et en mettant une main sur son ventre. Lucas se rendit compte que Brooke attendait.

Lucas : Quoi ?

Elle sourit.

Brooke : Le bébé a bougé.

Il la regarda. Elle sentit un deuxième coup de pied et attrapa alors la main de Lucas pour la poser sur son ventre. Ils attendirent quelques secondes avant de sentir un second coup de pied. Lucas sourit.

Lucas : Ouah… on dirait bien que ce bébé est très agité.

Brooke avait le sourire aux lèvres.

Brooke : C’est la première fois que je le sens bouger.

Lucas : C’est vrai ?

Elle hocha la tête.

Lucas : Alors je crois bien qu’il a voulu t’envoyer un signe : Il veut que sa maman arrête de dire qu’elle ne se sent pas capable de l’élever.

Elle le regarda avec des yeux pétillants.

Brooke : Ouais. Je crois que tu as raison.

Ils se séparèrent après un long moment passé à discuter.

Haley revint quelques jours plus tard, profitant un peu des quelques jours entre deux concerts pour venir consoler son amie. Après de chaleureuses retrouvailles, les deux copines s’enfermèrent dans l’ancienne chambre de Nathan pour discuter.

Haley : Alors quoi de neuf ma belle ?

Brooke : Pas grand-chose.

Haley remarqua la tristesse de la jeune fille.

Haley : Et comment va ma nièce ?

Brooke : Ou ton neveu…

Haley sourit.

Brooke : Et bien je l’ai senti bouger pour la première fois il y a à peine deux jours.

Haley fit un grand sourire.

Haley : Oh c’est vrai.

Elle vint toucher le ventre de la future maman. Mais rien ne se passa.

Brooke : Je crois que le bébé dort là.

Haley retira sa main déçue.

Haley : Et dire que je n’étais même pas là.

Brooke : Ce n’est pas grave.

Haley : Si ça l’est, tu ne devrais pas être seule pour ces moments là.

Brooke baissa la tête, hésitant à dire à Haley la vérité. Elle décida qu’après tout, elle n’avait rien fait de mal en allant voir Lucas.

Brooke : Je n’étais pas seule.

Haley la regarda surprise.

Brooke : Lucas était avec moi.

La chanteuse sembla gênée.

Haley : Oh…

Brooke : Je t’avais dit que j’irais le voir Haley.

Haley : Bien sûre, je sais et je ne te reproche rien. J’aurais quand même préféré que ce soit en ma présence qu’il bouge.

Brooke s’approcha d’elle.

Brooke : Moi aussi.

Elle prit Haley dans ses bras. Puis Haley s’écarta et préféra changer de sujet

Haley : Au faite, pendant que j’y pense, j’ai retrouver la boite que tu voulais.

Elle alla fouiller dans le sac qu’elle n’avait pas encore pris la peine d’aller emmener dans la chambre d’amis. Elle se releva et tendit une boite blanche à Brooke. Celle-ci la prit avec délicatesse et regarda l’inscription dessus « Notre Mariage ». Des larmes lui vinrent aux yeux, ce que Haley remarqua.

Haley : Brooke ça va aller ?

Brooke ne quitta pas la boite des yeux.

Brooke : Et dire que je devrais être en train de choisir ma robe de mariée à l’heure qu’il est. Nath’ et moi on a juste eu le temps de commencer à faire des listes et à feuilleter des catalogues.

Haley vint la serrer contre elle quand la jeune fille éclata en sanglot.

Haley : Je suis désolée.

Le téléphone de Haley se mit à sonner. La jeune le saisit pour regarder qui l’appelait.

Haley : C’est Tony… il rappellera.

Brooke s’essuya les yeux.

Brooke : Non, vas-y décroche, ça va aller.

Haley : Tu es sûre ?

Elle hocha la tête et Haley décrocha. Elle alla dans le couloir pour pouvoir discuter tranquillement.

Brooke s’assit sur le lit, ouvrit la boîte et vit tout un tas de papiers.. Elle regarda sa bague de fiançailles et repensa au jour où Nathan l’avait demandé en mariage : C’était sur la plage, après un bon dîner

Ils se promenaient main dans la main sur la plage de Long beach, tenant leurs chaussures pour sentir le sable frais sous leurs pieds. La nuit était ni trop froide ni trop chaude, et le ciel sans nuage était plein d’étoiles.

Brooke : Ce restaurant était vraiment très bon…

Nathan : Ouais.

Nathan semblait ailleurs, ce que Brooke remarqua.

Brooke : Eh beau brun, tu es avec laquelle de tes supportrices là ?

Il la regarda et sourit.

Nathan : Tu sais bien qu’il n’y a que toi qui hantes mes pensées…

Brooke : Ah oui ? Et quelles genres de pensées je t’inspire actuellement ?

Il s’arrêta, elle en fit autant. Devant sa mine déterminée, elle perdit son sourire.

Brooke : Ca a l’air sérieux.

Nathan : Quoi ?

Brooke : Ce qui te trotte dans la tête. Laisse-moi deviner.

Elle se tourna vers la mer.

Brooke : Un garçon qui emmène sa petite amie dans un resto puis sur une plage avec un visage songeur, ça ne peut vouloir dire que peu de choses : soit tu vas m’annoncer que tu me quittes, soit que tu me trompes ou…

Elle se retourna vers lui et vit une bague dans l’écrin qu’il tenait.

Brooke : …tu vas me demander de t’épouser…

La fin de la phrase se perdit dans sa gorge, nouée par l’émotion. Il lui sourit.

Nathan : Aucun mec ne prend la peine d’inviter une fille au resto pour la quitter.

Elle tenta de sourire malgré l’émotion.

Brooke : Mais toi tu fais les choses si différemment des autres que ça aurait put être le cas.

Nathan : Alors j’espère que ma demande ne va pas te paraître trop banale.

Il s’agenouilla devant elle.

Nathan : J’exprime rarement mes sentiments… et avant toi, je croyais même que mon cœur ne pouvait plus rien ressentir de beau. Tu m’as prouvé le contraire. Ta joie, ta bonne humeur, ta beauté, ton sérieux, ta tendresse… tout ça à réveiller mon cœur alors que je le croyais anesthésier à jamais par les déceptions. Tu es mon amour, mon amie, mon amante et je voudrais aujourd’hui que tu deviennes en plus ma femme.

Une larme coula sur la joue de Brooke.

Nathan : Accepte de partager le restant de tes jours avec moi et épouse-moi.

Elle semblait très émue. Il la regarda avec une étincelle d’espoir dans les yeux. Elle lui caressa la joue.

Brooke : C’est mon désir le plus cher.

Il se leva et la prit dans ses bras pour la faire tournoyer, ce qui fit rire Brooke. Il lui donna pleins de baisers dans le cou puis la reposa à terre et prit la bague pour la mettre au doigt de sa toute nouvelle fiancée. Il tremblait légèrement sous le coup de l’émotion. Elle le regarda en souriant.

Brooke : Je t’aime Nathan.

Il sourit.

Nathan : Je t’aime moi aussi.

Il mit ses deux mains sur les joues de Brooke et l’embrassa tendrement.

Brooke sentit les larmes envahirent ses joues et de colère elle lança la boîte contre l’armoire dans un cri de rage. Haley entendit le vacarme et annonça à son interlocuteur qu’elle le rappellerait, avant d’entrer dans la chambre et de trouver Brooke à genou, par terre, en pleurs. Elle s’agenouilla auprès d’elle et la prit dans ses bras.

Haley : Brooke…

La jeune fille s’effondra en larmes. C’était la première fois que Haley la voyait pleurer ainsi. Son chagrin l’empêchait même parfois de respirer. Cela sembla durer des heures. Toutes les deux ignoraient totalement combien de temps elles avaient passé dans cette position, quand Brooke fut calmée. Elles s’assirent sur le lit et Haley prit la main de son amie.

Haley : On dirait que la douleur est de pire en pire.

Brooke essuya ses larmes.

Brooke : Ca l’est. Il y a des moments où j’ai l’impression que quelqu’un est assis sur moi et qu’il m’empêche de respirer. C’est comme si le temps s’arrêtait petit à petit.

Haley : Je sais ce que tu veux dire, bien souvent, je voudrais que tout s’arrête et que l’on reparte en arrière pour pouvoir l’empêcher de prendre cette moto. Seulement on ne peut pas… et toi plus que quiconque tu dois continuer à avancer pour cet enfant qui arrive.

Brooke hocha la tête.

Brooke : Je sais, mais quand je pense à cette vie qui se préparait pour nous, je n’arrive pas à envisager autre chose pour mon avenir, parce que la vie avec Nathan était sûrement la plus belle que j’aurais pu avoir.

Haley : Tu as sans doute raison, mais tu verras qu’avec le temps, les choses sembleront moins durs. Laisse le temps faire son travail.

Brooke : Tu as raison.

Elle se leva.

Brooke : Je vais aller prendre un bain.

Haley : Oui, c’est une bonne idée.

Brooke sortit et Haley alla pour en faire autant quand elle aperçut une photo parmi les papiers étalés que Brooke avaient jetés. Elle la prit et vit un cliché les représentant tous les trois. Une légende en dessous indiquait « Haley la demoiselle d’honneur de Brooke ».

La sonnette retentit alors que Haley dormait profondément. Elle mit un certain temps à réagir, mais la personne n’arrêtait pas de sonner.

Haley : C’est bon !!! J’arriiiiiiiiiiiive !

Elle ouvrit la porte et découvrit Nathan et Brooke derrière. Celui-ci rentra en entraînant Brooke avec lui qui fit une grimace d’excuse à Haley.

Nathan : Tu dormais ?

Haley referma la porte et regarda l’horloge.

Haley : C’est ce que les gens normaux font à une heure du matin !

Nathan : Pas un samedi en tout cas ! Il n’y a que les marmottes comme toi pour le faire.

Elle lui fit un sourire faussement ravie.

Haley : Asseyez-vous, je vous en prie. A cette heure là, je vous offre quoi ? Le petit-déj ?

Brooke : Je suis désolée Haley, il a insisté pour venir.

Nathan : Oui parce que je sais que tu m’en aurais voulu de ne pas être venu t’annoncer cette nouvelle toute suite.

Ils s’assirent sur le canapé et Haley prit place sur l’un des accoudoirs.

Haley : Quelle nouvelle ?

Le couple se regarda en souriant pour déterminer qui allait lui annoncer. Brooke savait que cela revenait de droit à Nathan. Il se retourna alors vers elle.

Nathan : On va se marier.

Haley écarquilla les yeux en grand.

Haley : C’est vrai ?

Brooke : Ouais, il m’a fait sa demande tout à l’heure et j’ai dit oui.

Haley : Oh mon Dieu.

Haley se leva et vint vers eux. Ils se levèrent à leur tour et elle enlaça d’abord Nathan puis Brooke.

Haley : Mes félicitations, c’est formidable. Montre-moi la bague que je regarde s’il ne s’est pas moqué de toi.

Brooke tendit la main et Haley en resta bouche bée devant le magnifique diamant qui ornait le doigt de son amie.

Haley : Oh la vache !!!

Nathan et Brooke rirent. Haley se tourna vers Nathan.

Haley : Tu aurais pu me demander de t’accompagner pour t’aider à la choisir.

Nathan : Pourquoi tu ne la trouves pas belle ?

Haley : Si, mais quand même…

Nathan : Tant mieux, parce que, Brooke en revanche à quelque chose à te demander.

Haley regarda Brooke.

Brooke : On n’a même pas eu à se le dire pour savoir qu’on voulait que se soit toi ma demoiselle d’honneur, alors on aimerait vraiment que tu acceptes ce rôle.

Haley sentit les larmes lui monter aux yeux.

Haley : Ce sera avec joie.

Elle serra Brooke dans ses bras.

Brooke : Merci.

Haley : Merci à toi… à vous.

Elle regarda Nathan qui lui caressa le bras. Puis Brooke annonça qu’elle avait un besoin urgent et fila aux toilettes. Haley et Nathan s’assirent alors côte à côte sur le canapé, tournés l’un vers l’autre

Haley : Je suis tellement heureuse pour vous Nath’

Nathan : Merci. Ton tour viendra tu verras.

Elle sourit.

Haley : Je l’espère, en attendant, merci de me faire partager ce moment avec vous et merci mille fois de m’avoir donner le rôle de demoiselle d’honneur.

Nathan : Eh, je te l’avais promis non ? Et puis comme Brooke te l’a dit on n’a pas eu besoin de réfléchir pour ça. Ca coulait de source.

Haley : Et tu as déjà penser à la personne que tu allais nommer témoin ? Trouves-moi un beau basketteur.

Il sourit, puis son visage devint triste.

Nathan : A une époque je n’avais pas besoin d’y réfléchir non plus. Il y a un peu plus de sept ans, ça aurait été Lucas.

Elle baissa les yeux.

Haley : Les choses changent.

Ils se regardèrent en décelant l’un chez l’autre la nostalgie de cette époque.

Une tache se forma sur la photo. Haley pleurait. Elle pleurait parce que Nathan était mort et parce qu’elle avait sortie Lucas de sa vie et ne pouvait plus l’en fait revenir. C’était au-dessus de ses forces. Elle se maudissait chaque jour de ne pouvoir lui pardonner alors qu’à une époque, elle adorait Lucas autant que Nathan, si ce n’était plus. Et pourtant, elle ne pouvait lui pardonner, malgré cette petite voix qui ne cessait de lui dire « la vie est courte, tu viens d’en avoir la preuve ».

Quand Brooke sortit de la salle de bain, Haley avait pris une décision qu’elle vint lui annoncer. Elle s’assit sur le lit et repoussa une mèche sur le visage de Brooke.

Haley : Est-ce que ça va mieux ?

Brooke hocha la tête pour dire que oui.

Brooke : Ce n’est pas évident à gérer quand des coups de blues s’emparent de tout ton corps.

Haley : Ouais, je sais. Je ne me suis pas rendue compte à quel point tout ça était dur pour toi. Je me suis plongée dans la musique pour oublier ma propre peine, mais je n’aurais pas dû penser qu’à moi.

Brooke : Haley, je comprends tu sais.

Haley : C’est gentil, mais je crois que ce n’est pas une bonne solution. Ce n’est pas en tentant d’oublier mon chagrin, qu’il se guérira. Nathan m’avait demandé d’être la marraine de ce bébé et tu m’avais demandé d’être ta demoiselle d’honneur. J’ai compris que vous m’aviez confié tout ce qui comptait pour vous et c’est pour ça que je veux être auprès de toi pour affronter cette épreuve et aussi pour t’aider avec ce bébé.

Brooke regarda son ami sans comprendre.

Haley : Je devais rajouter quelques dates à ma tournée, mais je ne le ferais pas. Après les cinq prochains concerts à venir, j’arrête… provisoirement du moins. Je vais mettre ma carrière de côté quelques temps et profiter de ce break pour faire un point sur ma vie et pourquoi pas préparer mon prochain album.

Brooke : Haley, la musique c’est ta vie.

Haley : Non, ma vie c’était Nathan et c’est toi et ce bébé que vous avez fait ensemble.

Elle avait dit cette phrase avec des sanglots dans la voix. Brooke la regarda avec émotion.

Brooke : Tu veux dire que tu vas rester ici ?

Haley : Je vais essayer tout du moins… dans deux semaines bien sûre.

Brooke la serra dans ses bras.

Brooke : Merci.

Haley dut repartir deux jours plus tard en promettant à Brooke que ce ne serait que pour quelques jours et qu’après elle ne l’abandonnerait plus. Après son départ, Brooke monta dans la chambre de Nathan, et vit que la boîte était toujours renversée auprès de l’armoire. Elle s’en approcha et s’accroupit pour commencer à remettre les papiers dedans. Soudain elle tomba sur une feuille dont l’écriture était celle de Nathan. Cela ressemblait à une liste. Elle s’assit et commença à en parcourir les noms. Visiblement il s’agissait de la liste des invités de Nathan. Dessus figuraient Haley bien sûre et aussi Déborah. Il y avait également les membres de l’équipe des Lakers ainsi que plusieurs amis de fac de Nathan. Alors que les yeux de la jeune fille passaient en revu les divers noms, son regard s’arrêta sur l’un d’eux particulièrement. Elle sembla ne pas en revenir. Elle se leva précipitamment et enfila sa veste en descendant les escaliers. Elle annonça à Deb qu’elle revenait d’ici une heure et sortit de la maison. Elle alla sur le terrain, mais il n’y avait personne. Elle continua donc son chemin.

Lucas était d’humeur morose en se levant ce matin là. Peyton avait tenté de lui remonter le moral, mais rien n’y faisait. Après avoir fait quelques paniers, le souvenir de son frère le hantant trop, il se réfugia auprès de sa tombe.

Lucas : Salut petit frère. Il y a longtemps qu’on ne s’était pas parlé toi et moi. J’aurais préféré ne pas avoir à dire tout ça devant ta tombe. J’aurais dû ravaler ma fierté et venir vous retrouver Hales et toi à Los Angeles. J’aurais dû être plus honnête avec toi… Si tu savais comme je m’en veux. J’ai repensé tous les jours depuis sept ans à ce qu’il s’est passé. J’aurais dû être plus convaincant et te retenir.

Lucas entra dans la chambre de Nathan. Celui-ci était en train de faire sa valise. Nathan le regarda à peine.

Nathan : Va-t-en.

Lucas : J’ai appris que tu quittais Tree Hill.

Nathan ne répondit pas.

Lucas : Faut qu’on parle de tout ça avant ton départ Nath’.

Nathan : Je n’ai rien à te dire, alors tu peux retourner te glisser dans le lit de ta copine.

Il le regarda.

Nathan : Que dis-je, de ma copine. Enfin mon ex, elle est à toi maintenant non ? Votre amour est plus important que tout, c’est ça ?

Lucas s’approcha, mais Nathan l’en empêcha.

Nathan : Ne t’approche pas, c’est un conseil.

Lucas : Je t’en prie Nathan, tu es mon frère et j’ai besoin de toi.

Nathan : Tu n’as pas eu besoin de moi pour me piquer la femme que j’aimais.

Lucas baissa la tête puis la releva. Ses yeux étaient remplis de larmes.

Lucas : Je suis désolé, je regrette sincèrement.

Nathan ferma sa valise et la posa par terre.

Nathan : Ah oui ? Alors tu la quitterais si je te le demandais?

Lucas le fixa. Nathan hocha la tête.

Nathan : Je m’en doutais.

Il mit son sac sur son épaule et prit sa valise. Il s’arrêta à côté de Lucas sans le regarder.

Nathan : Je ne pensais pas qu’un jour tu me trahirais ainsi. Le jour où mon père est parti et que tu m’as tendu la main, je me suis dit que si je n’avais plus de père, au moins j’aurais toujours un frère sur qui compter.

Il regarda Lucas droit dans les yeux.

Nathan : Jamais je n’aurais cru qu’un jour je te haïrais autant que lui.

Lucas se mit à pleurer.

Lucas : Je ne voulais pas que tu me détestes.

Brooke l’observait depuis quelques minutes quand elle entendit cette phrase.

Brooke : Il ne te détestait pas.

Il se retourna, ne s’attendant pas à être observé. Il se leva en s’essuyant les yeux.

Lucas : Il y a longtemps que tu es là ?

Brooke : Non.

Il y eut un silence. Elle s’approcha de lui.

Brooke : En fouillant dans les papiers de préparatif de mariage, j’ai trouvé ça.

Elle lui tendit un papier et il le prit avec hésitation. Il jeta un coup d’œil dessus.

Lucas : Qu’est-ce que c’est ?

Brooke : La liste des invités de Nathan.

Il la parcourut et s’arrêta sur un nom. Le sien. Il était accompagné d’un point d’interrogation. Lucas releva la tête vers Brooke.

Brooke : On ne s’était pas encore montrés nos listes d’invités. Je l’ignorais donc, mais Nathan semblait vouloir t’inviter.

Les yeux de Lucas se remplirent de larmes.

Brooke : Il ne te détestait pas.

Il baissa les yeux vers la liste, visiblement sous le choc.

Quand Lucas rentra chez lui ce soir là, il raconta tout à Peyton. Quelques jours plus tard, Brooke alla accueillir Haley à l’aéroport.

Un mois passa. Haley et Brooke sortaient rarement à Tree Hill, Haley ne supportant pas de voir tous ces lieux. Elle avait commencé à écrire quelques paroles de chanson. Leur seule sortie quotidienne était au cimetière pour fleurir la tombe de Nathan. Un après-midi, tout en discutant, elles allèrent au cimetière. A l’approche de la tombe, elles aperçurent une silhouette accroupie. Elles ne reconnurent Lucas qu’une fois auprès de lui. Celui-ci sentant une présence se releva. Le visage de Haley se crispa.

Haley : Qu’est-ce que tu fais là ?

Lucas : La même chose que vous, je viens lui rendre visite.

Haley : Ah oui ? C’est vrai, que c’est plus commode maintenant qu’il est mort, tu as juste la rue à traverser.

Lucas : Haley…

Haley : Va-t-en !

Lucas : Pourquoi tu t’acharnes à me détester ?

Elle s’approcha de lui, tandis que Brooke restait en retrait pour observer la scène.

Haley : Tu veux que je te dise pourquoi je te déteste ? Parce que tu as brisé le cœur de Nathan. Parce que tu as brisé tout ce en quoi on croyait lui et moi. Parce qu’à cause de toi on a fuit nos familles et nos amis. Et parce que tu l’as tué.

Lucas : Tu n’as pas le droit de dire ça Haley ! Je n’y suis pour rien ! Il est mort dans un accident de moto !

Le ton commençait à monter.

Brooke : Arrêtez s’il vous plait

Haley : Oui, mais pour moi, tout ça ne serait pas arrivé si tu ne lui avait pas pris Peyton. Il ne serait jamais aller à Los Angeles, et jamais il n’aurait acheté cette foutu moto à son coéquipier. L’accident n’était peut-être pas de ta faute, mais pour moi tu l’as conduit dans cette tombe !!

Brooke commençait à en avoir marre d’entendre des propos aussi absurdes.

Brooke : Arrêtez !!!!

Elle sentit soudain une violente douleur au ventre. Lucas s’en rendit compte et alla vers elle. Haley se retourna et vint à son tour.

Haley : Brooke ?

Brooke : J’ai mal au ventre.

Lucas : On va t’emmener à l’hôpital Brooke.

Haley le regarda en prenant son portable.

Haley : On n’a pas besoin de ton aide.

Elle appela alors une ambulance.

Ils attendirent près d’une heure, chacun dans leur coin avant qu’un docteur n’annonce que Brooke et le bébé allaient bien, et qu’elle allait pouvoir sortir dans la soirée, le temps que les examens soient terminés. Haley sortit alors prendre l’air. Lorsque Lucas eut terminé sa conversation téléphonique, il la rejoignit. Elle était assise sur un banc et pleurait. Il vint à côté d’elle.

Lucas : Elle va bien Haley.

Haley : Je n’aurais vraiment pas supporter qu’elle perde son bébé à cause de nous.

Il mit sa main sur la sienne mais elle se leva.

Haley : Ne crois pas que tout va s’arranger entre nous pour autant.

Lucas : Moi j’aimerai pourtant qu’on discute de tout ça.

Haley : Il n’y a rien à dire. Tu ne fais plus partie de ma vie aujourd’hui.

Lucas : Pourquoi ?

Elle le regarda comme si sa question était absurde.

Haley : Dois-je te rappeler ce qu’il s’est passé entre Nathan et toi il y a sept ans ?

Il se leva et s’approcha d’elle.

Lucas : Si tu arrêtais plutôt de prendre Nathan comme excuse. Brooke m’a laissé sous-entendre que tu avais autres choses à me reprocher. Et au fond de moi j’ai toujours su que c’était le cas. Tu es une fille beaucoup trop intelligente pour être aussi peu impartiale.

Les yeux de Haley se remplirent de larmes.

Haley : Qu’est-ce que tu sais de moi et de ce que je ressens hein ?

Lucas : Justement, je veux réapprendre à connaître ma Haley. Celle qu’on considérait Nath’ et moi comme une sœur… et celle qui nous aimait comme ses frères.

Elle se tourna vers l’arbre tout proche.

Haley : Tu n’as jamais rien vu Lucas. A une époque je me disais que c’était parce que les filles ne t’intéressaient pas encore, mais quand je t’ai vu avec Peyton ce soir là, j’ai su que c’était parce que je ne serais jamais plus qu’une amie pour toi.

Il sembla avoir du mal à croire à ce que Haley était en train de lui avouer. Elle se retourna vers lui le visage inondé de larmes.

Haley : Tout le monde savait les sentiments que j’avais pour toi. Tout le monde sauf toi. Ce soir là, au bal j’avais décidé de venir tout t’avouer.

Il y eut un silence.

Haley : Je suis rentrée dans le vestiaire des filles pour te chercher.

Une lueur passa dans le regard de Lucas qui comprit tout.

Haley : Tu n’étais pas seul…

Il ferma les yeux.

Lucas : Je me suis toujours demandé qui avait pu souffler à Nathan de me demander ce que je faisais le soir du bal. Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ?

Les larmes d’Haley redoublèrent.

Haley : Tu n’étais pas vraiment disponible en faite.

Lucas : J’étais loin de me douter de ce que tu ressentais pour moi. Et je t’assures que je suis désolé que tu aies vu ça ce soir-là et que ça t’aies fait du mal. Mais tu ne peux pas continuer à me haïr parce que je n’ai pas vu que tu étais amoureuse de moi.

Elle eut un rire ironique tout en pleurant.

Haley : Tu crois que c’est pour ça que je t’en veux Lucas ? Tu penses que je suis le genre de fille à ne pas se remettre d’un chagrin d’amour ?

Il ne comprenait plus rien.

Lucas : Mais tu viens de dire que…

Elle le coupa.

Haley : Quand j’ai vu ça, j’ai beaucoup bu. Tu sais quel effet l’alcool a sur moi ? J’ai été me réfugier dans le vestiaire des hommes pour pleurer. De verre en verre, j’ai commencé à ne plus trop savoir ce qu’il se passait. Je me souviens juste qu’un type est entré et qu’il m’a parlé.

Le gars : Eh, ça ne va pas ma belle ?

Haley semblait très saoule.

Haley : Moi ? Ca baigne tu le vois pas ? Ca baigne dans l’alcool même.

Elle éclata d’un rire qui oscillait entre rire moqueur et rire triste. Le type s’assit à côté d’elle et lui passa un bras autour des épaules.

Le gars : Tu à l’air triste. Je peux peut-être te consoler.

Elle lui retira le bras.

Haley : Non, je ne voulais que les bras de Lucas pour me consoler. Mais là tu vois il est trop occuper à voler la petite amie de son frère… Nathan, l’autre personne qui pourrait me consoler. Mais je ne me vois pas aller lui dire que je pleure parce que son frère, l’homme que j’aime, est en train de coucher avec sa copine.

Elle éclata en sanglot. Le type en profita pour lui mettre la main sur la cuisse.

Le gars : Une fille aussi jolie que toi ne devrait pas se faire autant de soucis pour ces deux idiots de Scott.

Elle le regarda en fronçant les sourcils, comprenant qu’il n’était pas vraiment un ami de Lucas et Nathan. Seulement, l’alcool lui avait tellement embrumé l’esprit qu’elle ne se souvenait pas de son visage. Il approcha ses lèvres des siennes et tenta de l’embrasser, mais elle le repoussa.

Haley : Qu’est-ce que tu fais ?

Le gars sourit.

Le gars : Je veux te faire oublier tes soucis. Tu vas voir, ma méthode a fait ses preuves.

Il glissa sa main sous le t-shirt d’Haley. Elle se débattit, mais il la plaqua au sol et se mit au-dessus d’elle.

Le gars : Aller, je suis sûre que tu as envie.

Elle n’avait pas assez de force, et était de moins en moins capable de réagir.

Haley : Lucas…

Elle prononça ce nom très faiblement, et n’eut conscience que légèrement que le gars lui déboutonnait son pantalon.

Lucas regarda Haley avec douleur, essayant au plus profond de lui de se dire que ce n’était pas possible.

Lucas : Je…

Haley : Pendant que toi tu couchais avec Peyton, ce type abusait de moi. Et alors que tu m’avais promis de toujours veiller sur moi, je me suis réveillée seule, cherchant ma petite culotte et ne me rappelant absolument pas comment j’avais pu perdre ma virginité !

Lucas plaça une main devant sa bouche, comme horrifié. Il y eut un long silence. Il tenta de s’approcher d’elle, mais elle se recula en s’essuyant les yeux.

Lucas : Haley je t’assure que si j’avais su…

Haley : Oui mais tu étais avec Peyton à ce moment là !!!

Elle était à présent furieuse tandis que Lucas avait un visage rempli de douleur. Il sembla soudain comprendre les paroles de Nathan.

Lucas : Tu étais en pleurs ce matin là.

Haley le regarda sévèrement.

Haley : Oui, il est difficile de retenir ses larmes quand on avait tant espérer que la première nuit avec un homme serait absolument parfaite et qu’on se retrouve en réalité allongée sur le carrelage d’un vestiaire à peine consciente.

Une larme coula sur la joue de Lucas.

Lucas : Nathan le savait ?

Haley leva les yeux au ciel pour empêcher une larme de couler.

Haley : Non, il t’aurait haït encore plus s’il avait su.

Lucas baissa les yeux.

Lucas : Hales…

Haley : Ah ça non Lucas ! Ne m’appelles pas comme ça ! Et n’essaye pas de me consoler maintenant, tu as sept ans de retard pour cela ! J’espère vraiment pour toi que Peyton valait le coup de perdre à jamais ton frère et ta meilleure amie.

Elle s’en alla en courant avant que Lucas n’ait pu réagir. Il s’adossa contre un mur et se laissa glisser par terre en prenant sa tête dans ses mains.

Il resta ainsi un long moment avant que Peyton qui avait entendu parler du malaise de Brooke ne le voit. Elle s’approcha de lui, visiblement inquiète. Elle s’accroupit.

Peyton : Lucas ? Il s’est passé quelque chose avec le bébé de Brooke ?

Il releva le visage vers elle et la détresse qu’elle vit dans les yeux de l’homme qu’elle aimait, lui brisa le cœur.

Peyton : Lucas qu’est-ce qu’il se passe ?

Lucas : Je suis un être abjecte Peyton.

Elle s’assit à ses côtés.

Peyton : Pourquoi tu dis ça ?

Lucas : Trahir mon frère faisait déjà de moi quelqu’un d’horrible, mais laisser tomber ma meilleure amie au moment où elle avait le plus besoin de moi, c’est immonde.

Peyton : Je ne comprends rien Lucas. Qu’as-tu fait à Haley qui puisse te mettre dans un état pareil ?

Il la regarda.

Lucas : Je l’ai abandonnée. Ce soir là toi et moi Peyton on a vraiment pensé qu’à nous.

Peyton : On s’aimait.

Lucas : Mais est-ce que ça valait vraiment le coup de briser leur vie pour autant ?

Elle le regarda avec surprise. Oui Lucas s’était beaucoup reproché ce qu’il avait fait sept ans auparavant, mais jamais il n’avait remis en question leur amour.

Peyton : Je sais que tu aimais ton frère mais…

Lucas : Je ne te parle pas que de Nathan. Ce soir-là Haley a souffert aussi, à cause de nous.

Peyton : Comment tu… ?

Lucas : Elle me l’a dit.

Peyton sembla surprise étant donné que depuis son retour à Tree Hill, Haley évitait soigneusement de révéler une seule chose de leur vie depuis leur départ pour Los Angeles.

Peyton : Qu’est-ce qui l’a fait souffrir ?

Lucas : Moi…

Il se leva et s’en alla sans laisser à Peyton le temps de dire quoi que se soit. Revoir son petit ami ainsi la faisait replonger dans une époque qu’elle avait cru si loin mais qui finalement n’avait jamais vraiment cessé.

Lucas était allongé sur son lit à contempler le plafond de sa chambre de laquelle il n’était pas sorti depuis la veille. Le départ de Nathan ne datait que d’une journée et pourtant Lucas avait l’impression d’être allongé sur ce lit depuis des mois. Il regarda à peine sa petite amie rentrer. Peyton eut le cœur qui se brisa en voyant le visage de l’homme qu’elle aimait encore couvert des sillons des larmes qu’il avait versées. Elle s’approcha de lui et s’assis sur le lit.

Peyton : Ta mère m’a dit que Nathan et Haley étaient partis.

Il ne répondit pas. Il n’avait pas eu le courage de saisir le téléphone pour la prévenir.

Peyton : Est-ce que ça va ?

Il lui lança un regard entre tristesse, amertume et colère. Elle baissa les yeux.

Peyton : Lucas…

Lucas : Je ne veux pas en parler.

Peyton : Je sais que tout est ma faute.

Il se redressa.

Lucas : Arrête. je n’ai pas le courage de faire ça.

Peyton : Faire quoi ?

Lucas : Te consoler et faire semblant de compatir. Alors s’il te plait ne te pose pas en victime on sait très bien que le seul coupable c’est moi.

Elle ferma les yeux. Il s’assit sur le bord du lit, à l’opposé d’elle et regarda une photo posée sur la table de chevet. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. La chambre était couverte de photos de Nathan et Haley, et pas une seule d’elle-même. Bien sûre, leur relation était connue depuis quelques jours seulement, bien qu’elle ne savait pas vraiment s’il y avait encore une quelconque relation entre eux étant donné qu’il l’avait évitée depuis.

Peyton : Lucas ne t’éloigne pas de moi je t’en prie. J’ai besoin de savoir qu’on est toujours ensemble toi et moi.

Il se leva, puis au bout d’un moment lui fit face.

Lucas : J’ai perdu mon frère et ma meilleure amie hier, alors ne me parle pas de nous pour l’instant.

Une larme coula sur la joue de Peyton. Il la regarda, réalisant qu’il était dur avec elle.

Lucas : Laisse-moi du temps, c’est tout ce que je te demande.

Elle se leva et s’approcha de lui.

Peyton : Je t’aime et je te laisserai tout le temps dont tu auras besoin. Mais je t’en prie, ne t’éloigne pas de moi.

Il la regarda puis hocha lentement la tête pour dire qu’il était d’accord. Elle lui déposa un baiser au coin des lèvres et s’en alla.

Elle essuya la larme qui avait coulée sur sa joue et décida d’aller voir Brooke. La jeune fille était en train de se rhabiller. Les médecins n’avaient pas cru bon de devoir la garder. Le bébé avait juste donné un violent coup de pied et les examens montraient son excellente santé. Peyton se composa un sourire en entrant.

Peyton : Déjà debout ?

Brooke releva la tête.

Brooke : Oui, les médecins ont dit que tout allait bien. C’était juste le stress accumulé et le bébé a réagit en s’agitant. Comme dit l’infirmière, c’est une inquiétude de jeune maman.

Peyton sourit.

Peyton : C’est Haley qui vient te chercher ?

Brooke : Non, je n’ai pas réussi à la joindre sur son portable. Elle a dû le couper. Déborah est à l’accueil en train de remplir les papiers, c’est elle qui va me ramener.

Peyton s’approcha. Bien que Brooke la connaissait depuis peu, elle vit immédiatement que quelque chose n’allait pas.

Brooke : Un problème Peyton ?

Elle releva la tête surprise de cette question. Elle sembla hésiter entre tout lui dire et ne pas la stresser d’avantage. Elle choisit la deuxième option et tenta un vain sourire qu’elle voulait rassurant.

Peyton : Non.

Brooke la regarda avec une moue déterminée. Peyton comprit alors qu’elle n’avait plus le choix. Elle poussa un soupir et s’assit sur le lit. Brooke en fit de même.

Peyton : Lucas a parlé à Haley tout à l’heure.

Brooke ne dit rien, l’incitant à en dire plus. Peyton lui jeta un coup d’œil puis continua.

Peyton : Je ne sais pas exactement ce qu’elle lui a dit mais visiblement, il s’agit d’un truc très grave puisque Lucas prétend être un monstre. Il s’est passé quelque chose pour Haley le soir du bal dont Lucas s’attribue la faute. Il prétend qu’il aurait dû être là pour elle.

Brooke la regarda tout en réfléchissant.

Peyton : J’ai peur que cette fois il ne s’en remettre pas Brooke.

Le visage de la belle blonde s’était déformé par le chagrin. Brooke la prit par l’épaule et tenta de la consoler.

Brooke : Je vais parler à Haley.